« Que personne ne quitte sa place ! dit le lieutenantd’une voix calme. Raë, la trappe ! »

Le forgeron s’élança vers le couloir, gravit l’échelleet assujettit la trappe solidement.

On entendait un bruit épouvantable au-dessus duplafond, qui semblait fléchir sous le poids des ours.C’étaient des grognements, des coups de pattes, descoups de griffes formidables !

Cette invasion changeait-elle la situation ? Le malétait-il aggravé ou non ? Jasper Hobson et quelques-unsde ses compagnons se consultèrent à ce sujet. Laplupart pensaient que leur situation s’était améliorée. Siles ours se trouvaient tous réunis dans ce grenier – cequi paraissait probable –, peut-être était-il possible deles attaquer dans cet étroit espace, sans avoir à craindreque le froid n’asphyxiât les combattants ou ne leurarrachât les armes de la main. Certes, une attaque corpsà corps avec ces carnassiers était extrêmementpérilleuse ; mais enfin, il n’y avait plus impossibilitéphysique à la tenter.

Restait donc à décider si l’on irait ou non combattreles assaillants dans le poste qu’ils occupaient, opérationdifficile et d’autant plus dangereuse, que, par l’étroitetrappe, les soldats ne pouvaient pénétrer qu’un à undans le grenier.

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