On comprend donc que Jasper Hobson hésitât àcommencer l’attaque. Toute réflexion faite, et de l’avisdu sergent et autres dont la bravoure était indiscutable,il résolut d’attendre. Peut-être un incident se produirait-il qui accroîtrait les chances ? Il était presqueimpossible que les ours pussent déplacer les poutres duplafond, bien autrement solides que les chevrons de latoiture. Donc, impossibilité pour eux de descendre dansles chambres du rez-de-chaussée.

On attendit. La journée s’acheva. Pendant la nuit,personne ne put dormir, tant ces enragés firent detapage !

Le lendemain, vers neuf heures, un nouvel incidentvint compliquer la situation et obliger le lieutenantHobson à agir.

On sait que les tuyaux des cheminées du poêle et dufourneau de la cuisine traversaient le grenier dans toutesa hauteur. Ces tuyaux, construits en briques de chauxet imparfaitement cimentés, pouvaient difficilementrésister à une pression latérale. Or, il arriva que lesours, soit en s’attaquant directement à cette maçonnerie,soit en s’y appuyant pour profiter de la chaleur desfoyers, la démolirent peu à peu. On entendit desmorceaux de briques tomber à l’intérieur, et bientôt lespoêles et le fourneau ne tirèrent plus.

C’était un irréparable malheur, qui, certainement,

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