sans regrets l’heure de la séparation. Qui sait, d’ailleurs,si le Ciel ne leur réservait pas encore de terriblesépreuves, pendant lesquelles leur double influencedevrait s’unir pour le salut commun ?
Le 20 janvier, le soleil reparut pour la première foiset termina la nuit polaire. Il ne demeura que quelquesinstants au-dessus de l’horizon, et fut salué par lesjoyeux hurrahs des hiverneurs. À compter de cette date,la durée du jour alla toujours croissant.
Pendant le mois de février et jusqu’au 15 mars, il yeut encore des successions très brusques de beau et demauvais temps. Les beaux temps furent très froids ; lesmauvais, très neigeux. Pendant ceux-là, le froidempêchait les chasseurs de sortir, et pendant ceux-ci,c’étaient les tempêtes de neige qui les obligeaient àrester à la maison. Il n’y eut donc que par les tempsmoyens que certains travaux purent être exécutés au-dehors, mais aucune longue excursion ne fut tentée.D’ailleurs, à quoi bon s’éloigner du fort, puisque lestrappes fonctionnaient avec succès. Pendant cette find’hiver, des martres, des renards, des hermines, deswolvérènes et autres précieux animaux se firent prendreen grand nombre, et les trappeurs ne chômèrent pas,tout en restant aux environs du cap Bathurst. Une seuleexcursion, faite en mars à la baie des Morses, fitreconnaître que le tremblement de terre avait beaucoup
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