venu de l’océan Pacifique, par le détroit de Behring,après avoir longé la côte américaine, aurait pu atterrirau cap Bathurst.

En même temps que l’océan Arctique, le lac Barnettse délivra de sa cuirasse glacée, à la grande satisfactiondes milliers de canards et autres volatiles aquatiques,qui pullulaient sur ses bords. Mais, ainsi que l’avaitprévu le lieutenant Hobson, le périmètre du lac avait étémodifié par la nouvelle pente du sol. La portion durivage qui s’étendait devant l’enceinte du fort, et quebornaient à l’est les collines boisées, s’élargitconsidérablement. Jasper Hobson estima à centcinquante pas le recul des eaux du lac sur sa riveorientale. À l’opposé, ces eaux durent se déplacerd’autant vers l’ouest, et inonder le pays, si quelquebarrière naturelle ne les contenait pas.

En somme, il était fort heureux que la dénivellationdu sol se fût faite de l’est à l’ouest, car si elle se fûtproduite en sens contraire, la factorerie eût étéinévitablement submergée.

Quant à la petite rivière, elle se tarit aussitôt que ledégel eut rétabli son courant. On peut dire que ses eauxremontèrent vers leur source, la pente s’étant établie encet endroit du nord au sud.

« Voilà, dit Jasper Hobson au sergent, une rivière àrayer de la carte des continents polaires ! Si nous

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