Les longs jours étaient revenus. Les chasses furentreprises.
Le lieutenant Hobson voulait compléterl’approvisionnement de fourrures dont les agents dufort Reliance devaient prendre livraison dans quelquessemaines. Marbre, Sabine et autres chasseurs se mirenten campagne. Leurs excursions ne furent ni longues nifatigantes. Jamais ils ne s’écartèrent de plus de deuxmilles du cap Bathurst. Jamais ils n’avaient rencontréde territoire aussi giboyeux. Ils en étaient à la fois trèssurpris et très satisfaits. Les martres, les rennes, leslièvres, les caribous, les renards, les hermines venaientau-devant des coups de fusil.
Une seule observation à faire, au grand regret deshiverneurs qui leur tenaient rancune, c’est qu’on nevoyait plus d’ours, pas même leurs traces. On eût ditqu’en fuyant, les assaillants avaient entraîné tous leurscongénères avec eux. Peut-être ce tremblement de terreavait-il plus particulièrement effrayé ces animaux, dontl’organisation est très fine, et même « très nerveuse »,si, toutefois, ce qualificatif peut s’appliquer à un simplequadrupède !
Le mois de mai fut assez pluvieux. La neige et lapluie alternaient. La moyenne de la température nedonna que 41° au-dessus de zéro (5° centigr. au-dessusde glace). Les brouillards furent fréquents, et tellement
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