c’est-à-dire de onze heures quarante-trois minutes etquinze secondes à onze heures quarante-sept minutes etcinquante-sept secondes du matin.

« Qu’est-ce que je demande ? s’écriaitlamentablement l’astronome en s’arrachant les cheveux,je demande uniquement qu’un coin du ciel, rien qu’unpetit coin, celui dans lequel s’opérera l’occultation, soitpur de tout nuage, et pendant combien de temps ?pendant quatre minutes seulement ! Et puis après, qu’ilneige, qu’il tonne, que les éléments se déchaînent, jem’en moque comme un colimaçon d’unchronomètre ! »

Thomas Black avait quelques raisons de désespérertout à fait. Il semblait probable que l’opérationmanquerait. Au lever du jour, l’horizon était couvert debrumes. De gros nuages s’élevaient du sud, précisémentsur cette partie du ciel où l’éclipse devait se produire.Mais, sans doute, le dieu des astronomes eut pitié dupauvre Black, car, vers huit heures, une brise assez vives’établit dans le nord et nettoya tout le firmament !

Ah ! quel cri de reconnaissance, quellesexclamations de gratitude s’élevèrent de la poitrine dudigne savant ! Le ciel était pur, le soleil resplendissait,en attendant que la lune, encore perdue dans sonirradiation, l’éteignît peu à peu !

Aussitôt les instruments de Thomas Black furent

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