l’influence du courant de Behring et irait s’abîmer dansles profondeurs du Pacifique.
– Cela n’arrivera pas, monsieur le lieutenant, ditMadge avec l’accent d’une foi sincère, Dieu ne lepermettra pas.
– Mais, reprit Mrs. Paulina Barnett, je ne puisimaginer sur quelle partie de la mer polaire nousflottons en ce moment, car je ne vois au large du capBathurst que ce dangereux courant du Kamtchatka quiporte directement vers le nord-ouest. N’est-il pas àcraindre qu’il ne nous ait saisis dans son cours, et quenous ne fassions route vers les terres de la Géorgieseptentrionale ?
– Je ne le pense pas, répondit Jasper Hobson, aprèsun moment de réflexion.
– Pourquoi n’en serait-il pas ainsi ?
– Parce que ce courant est rapide, madame, et quedepuis trois mois, si nous l’avions suivi, nous aurionsquelque côte en vue, – ce qui n’est pas.
– Où supposez-vous que nous nous trouvions alors ?demanda la voyageuse.
– Mais sans doute, répondit Jasper Hobson, entre cecourant du Kamtchatka et le littoral, probablement dansune sorte de vaste remous qui doit exister sur la côte.
374