Ce jour-là même, le lieutenant Hobson aurait voulumettre à exécution ce projet qu’il avait formé dereconnaître ce territoire sur lequel ses compagnons etlui étaient emprisonnés maintenant. Des changementsconsidérables pouvaient se produire dans laconfiguration de cette île de glace, exposée àl’influence de la température variable des eaux, et ilimportait d’en déterminer la forme actuelle, sasuperficie, et même son épaisseur en de certainsendroits. La ligne de rupture, très vraisemblablementl’isthme, devait être examinée avec soin, et sur cettecassure neuve encore, peut-être distinguerait-on cescouches stratifiées de glace et de terre qui constituaientle sol de l’île.

Mais, ce jour-là, l’atmosphère s’embrumasubitement, et une forte bourrasque, accompagnée debrumailles, se déclara dans l’après-dîner. Bientôt le cielse chargea et la pluie tomba à torrents. Une grosse grêlecrépita sur le toit de la maison, et même quelques coupsd’un tonnerre éloigné se firent entendre, – phénomènequi a été rarement observé sous des latitudes aussihautes.

Le lieutenant Hobson dut retarder son voyage, etattendre que le trouble des éléments se fût apaisé. Maispendant les journées des 20, 21 et 22 juillet, l’état duciel ne se modifia pas. La tempête fut violente, le ciel se

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