du fort Espérance.

Seuls – et il ne fallait pas s’en plaindre –, les oursblancs semblaient manquer à la faune de l’île.Toutefois, le sergent crut apercevoir confusément, àtravers un bouquet de bouleaux, une masse blanche,énorme, qui se mouvait lentement ; mais, après unexamen plus rigoureux, il fut porté à croire qu’il s’étaittrompé.

Cette partie du littoral, qui confinait à la baie desMorses, était généralement peu élevée au-dessus duniveau de la mer. Quelques portions même affleuraientla nappe liquide, et les dernières ondulations des lamescouraient en écumant à leur surface, comme si elles sefussent développées sur une grève. Il était à craindrequ’en cette partie de l’île, le sol ne se fût abaissé depuisquelque temps seulement, mais les points de contrôlemanquaient et ne permettaient pas de reconnaître cettemodification et d’en déterminer l’importance. JasperHobson regretta de n’avoir pas, avant son départ, établides repères aux environs du cap Bathurst, qui luieussent permis de noter les divers abaissements etaffaissements du littoral. Il se promit de prendre cetteprécaution à son retour.

Cette exploration, on le comprend, ne permettait, niau lieutenant, ni au sergent, ni à la voyageuse, demarcher rapidement. Souvent on s’arrêtait, on

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