Ce jour-là, 31 août, vers les quatre heures du soir,afin d’être prêt à toute éventualité, Jasper Hobson fitdemander le sergent, qui vint le trouver dans sachambre.
« Sergent Long, lui dit-il, il est nécessaire que noussoyons fixés sans retard sur la position de l’île Victoria,ou, tout au moins, que nous sachions si ce coup de vent,comme je l’espère, l’a rapprochée du continentaméricain.
– Cela me paraît nécessaire en effet, répondit lesergent, et le plus tôt sera le mieux.
– De là, reprit Jasper Hobson, obligation pour nousd’aller dans le sud de l’île.
– Je suis prêt, mon lieutenant.
– Je sais, sergent Long, que vous êtes toujours prêt àremplir un devoir. Mais vous n’irez pas seul. Il est bonque nous soyons deux, pour le cas où, quelque terreétant en vue, il serait urgent de prévenir noscompagnons. Et puis il faut que je voie moi-même...Nous irons ensemble.
– Quand vous le voudrez, mon lieutenant, et àl’instant même si vous le jugez convenable.
– Nous partirons ce soir, à neuf heures, lorsque tousnos hommes seront endormis...
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