Jasper Hobson et le sergent parlaient ainsi enphrases coupées par les bruits de la tempête. Leursregards cherchaient à percer cette ombre épaisse, quedes lambeaux d’un brouillard échevelé par l’ouraganrendaient encore plus opaque. Mais pas un pointlumineux n’étincelait dans cette obscurité.

Vers une heure et demie du matin, l’ouraganéprouva une accalmie de quelques minutes. Seule, lamer, effroyablement démontée, n’avait pu modérer sesmugissements. Les lames déferlaient les unes sur lesautres avec une violence extrême.

Tout d’un coup, Jasper Hobson, saisissant le bras deson compagnon, s’écria :

« Sergent, entendez-vous ?...

– Quoi ?

– Le bruit de la mer.

– Oui, mon lieutenant, répondit le sergent Long, enprêtant plus attentivement l’oreille, et, depuis quelquesinstants, il me semble que ce fracas des vagues...

– N’est plus le même... n’est-ce pas, sergent...écoutez... écoutez... c’est comme le bruit d’un ressac...on dirait que les lames se brisent sur des roches !... »

Jasper Hobson et le sergent Long écoutèrent avecune extrême attention. Ce n’était évidemment plus ce

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