changements que la tempête avait pu produire pendantles jours précédents. Très certainement, si elle eûtproposé au lieutenant Hobson de l’accompagner danscette exploration, celui-ci l’eût fait sans hésiter. Mais nevoulant pas l’arracher à ses préoccupations, elle sedécida à partir sans lui, en emmenant Madge avec elle.Il n’y avait, d’ailleurs, aucun danger à craindre. Lesseuls animaux réellement redoutables, les ours,semblaient avoir tous abandonné l’île à l’époque dutremblement de terre. Deux femmes pouvaient donc,sans imprudence, se hasarder aux environs du cap pourune excursion qui ne devait durer que quelques heures.

Madge accepta sans faire aucune réflexion laproposition de Mrs. Paulina Barnett, et toutes deux,sans avoir prévenu personne, dès huit heures du matin,armées du simple couteau à neige, la gourde et le bissacau côté, elles se dirigèrent vers l’ouest, après avoirdescendu les rampes du cap Bathurst.

Déjà le soleil se traînait languissamment au-dessusde l’horizon, car il ne s’élevait dans sa culmination quede quelques degrés à peine. Mais ses obliques rayonsétaient clairs, pénétrants, et ils fondaient encore lalégère couche de neige en de certains endroitsdirectement exposés à leur action dissolvante.

Des oiseaux nombreux, ptarmigans, guillemots,puffins, des oies sauvages, des canards de toutes

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