avoir confiance. Nous autres femmes, qui ne cherchonspas la raison physique des choses, nous devons ne pasdésespérer là où des hommes instruits désespéreraientpeut-être. C’est une grâce d’état. Malheureusement,notre lieutenant ne peut raisonner comme nous. Il sait lepourquoi des faits, il réfléchit, il calcule, il mesure letemps qui nous reste, et je le vois bien près de perdretout espoir !
– C’est pourtant un homme énergique, un cœurcourageux, répondit Madge.
– Oui, ajouta Mrs. Paulina Barnett, et il noussauvera, si notre salut est encore dans la main del’homme ! »
À neuf heures, Mrs. Paulina Barnett et Madgeavaient franchi une distance de quatre milles. Plusieursfois, il leur fallut abandonner la ligne du rivage etremonter à l’intérieur de l’île, afin de tourner desportions basses du sol déjà envahies par les lames. Ende certains endroits, les dernières traces de la mer,s’étaient portées à une distance d’un demi-mille, et, là,l’épaisseur de l’icefield devait être singulièrementréduite. Il était donc à craindre qu’il ne cédât surplusieurs points, et que, par suite de cette fracture, il neformât des anses ou des baies nouvelles sur le littoral.
À mesure qu’elle s’éloignait du fort Espérance, Mrs.Paulina Barnett remarqua que le nombre des animaux à
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