fourrures diminuait singulièrement. Ces pauvres bêtesse sentaient évidemment plus rassurées par la présencede l’homme, dont jusqu’ici elles redoutaient l’approche,et elles se massaient plus volontiers aux environs de lafactorerie. Quant aux fauves que leur instinct n’avaitpoint entraînés en temps utile hors de cette îledangereuse, ils devaient être rares. Cependant, Mrs.Paulina Barnett et Madge aperçurent quelques loupserrant au loin dans la plaine, sauvages carnassiers que ledanger commun ne semblait pas avoir encoreapprivoisés. Ces loups, d’ailleurs, ne s’approchèrent paset disparurent bientôt derrière les collines méridionalesdu lagon.

« Que deviendront, demanda Madge, ces animauxemprisonnés comme nous dans l’île, et que feront-ils,lorsque toute nourriture leur manquera et que l’hiver lesaura affamés ?

– Affamés ! ma bonne Madge, répondit Mrs.Paulina Barnett. Va, crois-moi, nous n’avons rien àcraindre d’eux ! La nourriture ne leur fera pas défaut, ettoutes ces martres, ces hermines, ces lièvres polairesque nous respectons, seront pour eux une proie assurée.Nous n’avons donc point à redouter leurs agressions !Non ! Le danger n’est pas là ! Il est dans ce sol fragilequi s’effondrera, qui peut s’effondrer à tout instant sousnos pieds. Tiens, Madge, vois comme en cet endroit la

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