famille, avait repris son existence accoutumée. Elletravaillait avec les siens à la pêcherie du cap desGlaces, qui est située à peu près sur le 70 e parallèle, àplus de six cents milles du cap Bathurst.
Pendant toute la première partie du mois d’août,aucun incident ne se produisit. Vers la fin du mois sedéclara cette violente tempête dont s’inquiéta sivivement Jasper Hobson, et qui, paraît-il, étendit sesravages sur toute la mer polaire et même jusqu’au-delàdu détroit de Behring. Au cap des Glaces, elle futeffroyable aussi et se déchaîna avec la même violenceque sur l’île Victoria. À cette époque, l’île errante ne setrouvait pas à plus de deux cents milles de la côte, ainsique l’avait déterminé par ses relèvements le lieutenantJasper Hobson.
En écoutant parler Kalumah, Mrs. Paulina Barnett,fort au courant de la situation, on le sait, faisaitrapidement dans son esprit des rapprochements quiallaient enfin lui donner la clef de ces singuliersévénements et surtout lui expliquer l’arrivée dans l’îlede la jeune indigène.
Pendant ces premiers jours de la tempête, lesEsquimaux du cap des Glaces furent confinés dans leurshuttes. Ils ne pouvaient sortir et encore moins pêcher.Cependant, dans la nuit du 31 août au 1 er septembre,mue par une sorte de pressentiment, Kalumah voulut
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