probablement, il semblait plus supportable, parce queles hiverneurs se sentaient déjà faits à ce rude climat.
Il faut remarquer, cependant, que la mauvaise saisonne s’annonça pas avec sa rigueur accoutumée. Le tempsétait humide, et l’atmosphère se chargeait journellementde vapeurs qui se résolvaient tantôt en pluie, tantôt enneige. Il ne faisait certainement pas assez froid, au grédu lieutenant Hobson.
Quant à la mer, elle se prenait autour de l’île, maisnon d’une manière régulière et continue. De largestaches noirâtres, disséminées à la surface du nouvelicefield, indiquaient que les glaçons étaient encore malcimentés entre eux. On entendait presque incessammentdes fracas retentissants, dus à la rupture du banc, qui secomposait d’un nombre infini de morceauxinsuffisamment soudés, dont la pluie dissolvait lesarêtes supérieures. On ne sentait pas cette énormepression qui se produit d’ordinaire, quand les glacesnaissent rapidement sous un froid vif et s’accumulentles unes sur les autres. Les icebergs, les hummochsmême, étaient rares, et la banquise ne se levait pasencore à l’horizon.
« Voilà une saison, répétait souvent le sergent Long,qui n’eût point déplu aux chercheurs du passage dunord-ouest ou aux découvreurs du pôle Nord, mais elleest singulièrement défavorable à nos projets et nuisible
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