il ne fallait pas oublier que ses eaux plus calmes avaientdû se prendre plus vite. Ce qui le prouvait bien, c’estque les eaux de la mer ne présentaient pas un état aussisatisfaisant.

En effet, le vent soufflait presque incessamment etavec une certaine violence. La houle s’opposait à laformation régulière de la glace et la cimentation ne sefaisait pas suffisamment. De larges flaques d’eauséparaient les glaçons en maint endroit, et il étaitimpossible de tenter un passage à travers l’icefield.

« Le temps se met décidément au froid, dit un jourMrs. Paulina Barnett au lieutenant Hobson – c’était le15 novembre, pendant une reconnaissance qui avait étépoussée jusqu’au sud de l’île – ; la températures’abaisse d’une manière sensible, et ces espacesliquides ne tarderont pas à se prendre.

– Je le crois comme vous, madame, répondit JasperHobson, mais, malheureusement, la manière dont lacongélation se fait est peu favorable à nos projets. Lesglaçons sont de petite dimension, leurs bords formentautant de bourrelets qui hérissent toute la surface, et surcet icefield raboteux, nos traîneaux, s’ils peuventglisser, ne glisseront qu’avec la plus extrême difficulté.

– Mais, reprit la voyageuse, si je ne me trompe, il nefaudrait que quelques jours ou même quelques heuresd’une neige épaisse pour niveler toute cette surface !

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