encore, ils ne pourraient regagner l’île Victoria.

Il semblait vraiment que la nature s’acharnât contreces infortunés hiverneurs. Pendant les journées du 18 etdu 19 novembre, le thermomètre remonta, tandis que lebaromètre baissait de son côté. Cette modification dansl’état atmosphérique devait amener un résultat funeste.En même temps que le froid diminuait, le ciels’emplissait de vapeurs. Avec 34° Fahrenheit (1°,11centig. au-dessus de zéro), ce fut de la pluie, non de laneige, qui tomba en grande abondance. Ces averses,relativement chaudes, fondaient la couche blanche enmaint endroit. On se figure l’effet de ces eaux du cielsur l’icefield qu’elles achevaient de désagréger. Onaurait vraiment pu croire à une débâcle prochaine. Il yavait sur les glaçons des traces de dissolution comme aumoment du dégel. Le lieutenant Hobson qui, malgré cethorrible temps, alla tous les jours au sud de l’île, revint,un jour, désespéré.

Le 20, une nouvelle tempête, à peu près semblablepar son extrême violence à celle qui avait assailli l’îleun mois auparavant, se déchaîna sur ces funestesparages de la mer polaire. Les hiverneurs durentrenoncer à mettre le pied au-dehors, et pendant cinqjours ils furent confinés dans le fort Espérance.

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