L’ours était à deux cents pas et marchaittranquillement, sans hésitation, comme s’il eût eu unplan bien arrêté.
« Je le reconnais, s’écria Mrs. Paulina Barnett. C’estton ours, Kalumah, c’est ton sauveur !
– Oh ! ne tuez pas mon ours ! s’écria la jeuneindigène.
– On ne le tuera pas, répondit le lieutenant Hobson.Mes amis, ne lui faites aucun mal, et il est probablequ’il s’en ira comme il est venu.
– Mais s’il veut pénétrer dans l’enceinte... dit lesergent Long, qui croyait peu aux bons sentiments desours polaires.
– Laissez-le entrer, sergent, répondit Mrs. PaulinaBarnett. Cet animal-là a perdu toute férocité. Il estprisonnier comme nous, et, vous le savez, lesprisonniers...
– Ne se mangent pas entre eux ! dit Jasper Hobson,cela est vrai, madame, à la condition, toutefois, qu’ilssoient de la même espèce. Mais enfin, on épargneracelui-ci à votre recommandation. Nous ne nousdéfendrons que s’il nous attaque. Cependant, je croisprudent de rentrer dans la maison. Il ne faut pas donnerde tentations trop fortes à ce carnassier ! »
Le conseil était bon. Chacun rentra. On ferma les
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