fréquents à l’intérieur. Il se faisait là un travail dedésagrégation formidable. Les bulles d’air,emprisonnées dans la masse, poussaient à sadestruction, et l’on sentait bien tout ce qu’avait defragile cet édifice élevé par le froid, qui ne survivraitpas à l’hiver arctique, et qui se résoudrait en eau sousles rayons du soleil. Il y avait là de quoi alimenter devéritables rivières !
Le lieutenant Hobson avait dû prémunir sescompagnons contre le danger des avalanches, qui àchaque instant découronnaient le sommet de labanquise. Aussi la petite troupe n’en longeait-elle labase qu’à une certaine distance. Et on eut raison d’agirprudemment, car, vers deux heures, à l’angle d’unevallée que Mrs. Paulina Barnett et ses compagnons sedisposaient à traverser, un bloc énorme, pesant plus decent tonnes, se détacha du sommet de la barrière deglace et tomba sur l’icefield avec un épouvantablefracas. Le champ creva sous le choc et l’eau fut projetéeà une grande hauteur. Fort heureusement, personne nefut atteint par les fragments du bloc, qui éclata commeune bombe.
Depuis deux heures jusqu’à cinq, on suivit unevallée étroite, sinueuse, qui s’enfonçait dans labanquise. La traversait-elle dans toute sa largeur ? C’estce que l’on ne pouvait savoir. La structure intérieure de
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