la haute barrière put être ainsi examinée. Les blocs quila composaient étaient rangés avec une plus grandesymétrie que sur son revêtement extérieur. En plusieursendroits apparaissaient des troncs d’arbres, engagésdans la masse, arbres non d’essence polaire, maisd’essence tropicale. Venus évidemment par le courantdu Gulf-Stream jusqu’aux régions arctiques, ils avaientété repris par les glaces et retourneraient à l’Océan avecelles. On vit aussi quelques épaves, des restes decarènes et des membrures de bâtiments.

Vers cinq heures, l’obscurité, déjà assez grande,arrêta l’exploration. On avait fait deux milles environdans la vallée, très encombrée et peu praticable, maisses sinuosités empêchaient d’évaluer le cheminparcouru en droite ligne.

Jasper Hobson donna alors le signal de halte. En unedemi-heure, Marbre et Sabine, armés de couteaux àneige, eurent creusé une grotte dans le massif. La petitetroupe s’y blottit, soupa, et, la fatigue aidant, s’endormitpresque aussitôt.

Le lendemain, tout le monde était sur pied à huitheures, et Jasper Hobson reprenait le chemin de lavallée pendant un mille encore, afin de reconnaître sielle ne traversait pas la banquise dans toute sa largeur.D’après la situation du soleil, sa direction, après avoirété vers le nord-est, semblait se rabattre vers le sud-est.

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