tout et toujours une énergie supérieure à son sexe. Sescompagnons la voyaient chaque jour, bravant lesfatigues, le mauvais temps, sous la pluie, sous la neige,opérant une reconnaissance de quelque partie de l’île,s’aventurant à travers l’icefield à demi décomposé ;puis, à son retour, réglant la vie intérieure de lafactorerie, prodiguant ses soins et ses conseils, ettoujours activement secondée par sa fidèle Madge.

Mrs. Paulina Barnett avait courageusement envisagél’avenir, et des craintes qui l’assaillaient parfois, decertains pressentiments que son esprit ne pouvaitdissiper, elle ne laissait jamais rien paraître. C’étaittoujours la femme confiante, encourageante que l’onconnaît, et personne n’aurait pu deviner sous sonhumeur égale les vives préoccupations dont elle nepouvait être exempte. Jasper Hobson l’admiraitprofondément.

Il avait aussi une entière confiance en Kalumah, et ils’en rapportait souvent à l’instinct naturel de la jeuneEsquimaude, absolument comme un chasseur se fie àl’instinct de son chien. Kalumah, très intelligente,d’ailleurs, était familiarisée avec tous les incidentscomme avec tous les phénomènes des régions polaires.À bord d’un baleinier, elle eût certainement remplacéavec avantage « l’icemaster », ce pilote auquel estspécialement confiée la direction du navire au milieu

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