considérait pas comme un danger que l’île allât seperdre dans les eaux du Pacifique. En effet, auparavant,tout le personnel de la factorerie serait embarqué à bordde la chaloupe, et le trajet serait nécessairement courtpour gagner l’un ou l’autre continent, puisque le détroitformait un véritable entonnoir entre le cap Oriental, surla côte asiatique, et le cap du Prince-de-Galles, sur lacôte américaine.

On comprend donc avec quelle attention il fallaitsurveiller les moindres déplacements de l’île. Le pointdut donc être fait toutes les fois que le permit l’état duciel, et, dès cette époque, le lieutenant Hobson et sescompagnons prirent toutes les précautions en prévisiond’un embarquement prochain, et peut-être précipité.

Comme on le pense bien, les travaux spéciaux àl’exploitation de la factorerie, c’est-à-dire les chasses,l’entretien des trappes, furent abandonnés. Lesmagasins regorgeaient de fourrures, qui seraientperdues pour la plus grande partie. Les chasseurs et lestrappeurs chômaient donc. Quant au maître charpentieret à ses hommes, ils avaient achevé l’embarcation, et enattendant le moment de la lancer à l’eau, quand la merserait libre, ils s’occupèrent de consolider la maisonprincipale du fort, qui, pendant la débâcle, serait peut-être exposée à subir une pression considérable desglaçons du littoral, si le cap Bathurst ne leur opposait

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