mai, à midi, l’île Victoria occupait en longitude168°12’ à l’ouest du méridien de Greenwich, et enlatitude 63°37’. Le point, rapporté sur la carte, setrouvait être par le travers du golfe Norton, entre lapointe asiatique de Tchaplin et le cap américainStephens, mais à plus de cent milles de l’une et del’autre côte.
« Il faut donc renoncer à atterrir sur le continent ?dit alors Mrs. Paulina Barnett.
– Oui, madame, répondit Jasper Hobson, tout espoirest fermé de ce côté. Le courant nous porte au largeavec une extrême vitesse, et nous ne pouvons compterque sur la rencontre d’un baleinier qui passerait en vuede l’île.
– Mais, reprit la voyageuse, si nous ne pouvonsatterrir au continent, pourquoi le courant ne nousporterait-il pas sur une des îles de la mer de Behring ? »
C’était encore là un frêle espoir, et ces désespéréss’y accrochèrent, comme l’homme qui se noie, à laplanche de salut. Les îles ne manquaient pas à cesparages de la mer de Behring, Saint-Laurent, Saint-Mathieu, Nouniwak, Saint-Paul, Georges, etc.Précisément, l’île errante n’était pas très éloignée deSaint-Laurent, assez vaste terre entourée d’îlots, et, entout cas, si on la manquait, il était permis d’espérer quece semis des Aléoutiennes qui ferme la mer de Behring
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