l’infini de l’océan Pacifique !
Elle songeait ainsi, perdue dans une sombre rêverie,et n’en sortit que pour dire :
« Mais cette île, ne peut-on donc la diriger ? Huitjours, huit jours encore de cette vitesse, et nouspourrions peut-être atteindre la dernière desAléoutiennes !
– Ces huit jours sont dans la main de Dieu ! réponditle lieutenant Hobson d’un ton grave. Voudra-t-il nousles donner ? Je vous le dis bien sincèrement, madame,le salut ne peut venir que du Ciel.
– Je le pense comme vous, monsieur Jasper, repritMrs. Paulina Barnett, mais le Ciel veut que l’on s’aidepour mériter sa protection. Y a-t-il donc quelque choseà faire, à tenter, quelque parti à prendre que j’ignore ? »
Jasper Hobson secoua la tête d’un air de doute. Pourlui, il n’y avait plus qu’un moyen de salut, le radeau,mais fallait-il s’y embarquer dès maintenant, y établirune voilure quelconque au moyen de draps et decouvertures, et chercher à gagner la côte la plusprochaine ?
Jasper Hobson consulta le sergent, le charpentierMac Nap, en qui il avait grande confiance, le forgeronRaë, les chasseurs Sabine et Marbre. Tous, après avoirpesé le pour et le contre, furent d’accord sur ce point
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