trentaine de pieds, s’appuyait au rouffle, et était soutenupar des haubans qui se rattachaient aux coins del’appareil. Ce mât devait porter une voile carrée, qui nepouvait évidemment servir que vent arrière. Toute autreallure était nécessairement interdite à cet appareilnautique, auquel une sorte de gouvernail, trèsinsuffisant sans doute, avait été adapté.

Tel était le radeau du maître charpentier, sur lequeldevaient se réfugier vingt personnes, vingt et une encomptant le petit enfant de Mac Nap. Il flottaittranquillement sur les eaux du lagon, retenu au rivagepar une forte amarre. Certes, il avait été construit avecplus de soin que n’en peuvent mettre des naufragéssurpris en mer par la destruction soudaine de leurnavire, il était plus solide et mieux aménagé, mais enfince n’était qu’un radeau.

Le 1 er juin, un nouvel incident se produisit. Le soldatHope était allé puiser de l’eau au lagon pour les besoinsde la cuisine. Mrs. Joliffe, goûtant cette eau, la trouvasalée. Elle rappela Hope, lui disant qu’elle avaitdemandé de l’eau douce, et non de l’eau de mer.

Hope répondit qu’il avait puisé cette eau au lagon.De là une sorte de discussion, au milieu de laquelleintervint le lieutenant. En entendant les affirmations dusoldat Hope, il pâlit, puis il se dirigea rapidement versle lagon...

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