au-dessus de la surface de la mer ? Sa direction l’enrapprocherait-il ? Distinguerait-il les signaux qui luiseraient faits ? En plein jour, et par ce beau soleil,c’était peu probable ! La nuit, en brûlant les quelquesplanches du logement, on aurait pu entretenir un feuvisible à une grande distance. Mais le navire n’aurait-ilpas disparu avant l’arrivée de la nuit ? En tout cas, dessignaux furent faits, des coups de feu furent tirés.
Cependant, ce navire s’approchait ! On reconnaissaiten ce bâtiment un long trois-mâts, évidemment unbaleinier de New-Arkhangel, qui, après avoir doublé lapresqu’île d’Alaska, se dirigeait vers le détroit deBehring. Il était au vent de l’îlot, et, tribord amure, sousses basses voiles, ses huniers et ses perroquets, ils’élevait vers le nord. Un marin eût reconnu à sonorientation que ce navire ne laissait pas porter sur l’îlot.Mais peut-être l’apercevrait-il ?
« S’il l’aperçoit, murmura le lieutenant Hobson àl’oreille du sergent Long, s’il l’aperçoit, il s’enfuira aucontraire ! »
Jasper Hobson avait raison de parler ainsi. Lesnavires ne redoutent rien tant, dans ces parages, quel’approche des icebergs et des îles de glace ! Ce sontdes écueils errants contre lesquels ils craignent de sebriser, surtout pendant la nuit. Aussi se hâtent-ils dechanger leur direction, dès qu’ils les aperçoivent.
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