tuyaux de cuir soudés au réservoir, et qui, une fois lerobinet ouvert, pouvait donner passage à l’aircomprimé, il le promena sur les bords du glaçon,partout où la chaleur le dissolvait.

Quel effet se produisit, à l’étonnement de tous !Partout où cet air était projeté par la main del’astronome, le dégel s’arrêtait, les fentes seraccordaient, la congélation se refaisait !

« Hurrah ! hurrah ! » s’écrièrent tous ces infortunés.

C’était un travail fatigant que la manœuvre despompes, mais les bras ne manquaient pas ! On serelayait. Les arêtes du glaçon se revivifiaient comme sielles étaient soumises à un froid excessif.

« Vous nous sauvez, monsieur Black, dit JasperHobson..

– Mais rien de plus naturel ! » répondit simplementl’astronome.

Rien n’était plus naturel, en effet, et voici l’effetphysique qui se produisait en ce moment.

La recongélation du glaçon se refaisait pour deuxmotifs : d’abord, sous la pression de l’air, l’eau, en sevolatilisant à la surface du glaçon, produisait un froidrigoureux ; puis, cet air comprimé, pour se détendre,empruntait sa chaleur à la surface dégelée, et celle-ci serecongelait immédiatement. Partout où une fracture

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