CHAPITRE 27

Derik releva les yeux lorsque Amelia sortit du vaisseau. Elle semblait perplexe. Il se demanda si elle savait à quel point ce qu’elle ressentait se lisait sur son visage. Le surprenant en train de la dévisager, elle haussa un sourcil.

— Comment ça se présente ? lui demanda-t-elle.

Elle le rejoignit et s’assit sur l’une des caisses qu’il avait sorties de la soute. Il avait retiré une partie de la coque qui recouvrait l’un des panneaux arrière du vaisseau. L’intérieur n’était plus qu’un amas de câbles fondus.

— Bien… et pas bien. J’ai un panneau de remplacement et la plupart des choses dont j’ai besoin, mais…, expliqua-t-il avant de brandir un bout de métal fondu. Il faut que j’aille en ville demain pour voir s’il en reste quelque chose.

— Ça ne sent pas très bon, murmura-t-elle.

— Non… pas très bon. Il faut que je remplace le couplage et je n’ai pas le bon.

Elle se tourna pour étudier le ciel en fronçant les sourcils. Son regard suivit le sien. Même s’il ne faisait pas encore nuit, il était clair que la lumière diminuait. De gros nuages sombres tourbillonnaient de plus en plus vite au-dessus d’eux.

— Il va pleuvoir ? interrogea-t-elle.

Derik secoua la tête.

— Non, on dirait une tempête de sable. On ne devrait pas avoir de problèmes. Les falaises nous abriteront du plus gros de la tempête.

— Je ne me suis jamais retrouvée dans une tempête de sable.

— Encore une première fois, plaisanta-t-il, un sourire aux lèvres.

Un rire nasal échappa à la Puce.

— Pas le genre que je veux découvrir. Au fait, je pense avoir résolu le problème avec ASIA2 et DAR. Les versions qu’on a à bord sont les versions hors lignes téléchargées sur le système informatique du vaisseau. Je me suis dit qu’elles feraient l’affaire pour effectuer quelques tests. Si les changements que j’ai faits fonctionnent, le nouveau code devrait se télécharger une fois qu’ils se reconnecteront à leur version primaire sur Baade. D’ici là, on devrait savoir si tout est revenu à la normale.

Il fronça les sourcils.

— Est-ce que tu les as rebootés?

Elle opina du chef.

— Ouais, je ne peux pas faire de tests s’ils ne fonctionnent pas. Je leur ai demandé d’aider Afon et Marcelo, dit-elle avec un soupir.

— Je n’arrive pas à croire que DAR les a aidés à monter à bord de mon vaisseau, marmonna-t-il, reportant son attention sur le panneau sur lequel il travaillait.

Elle gloussa.

— Moi, c’est son raisonnement qui me fait halluciner : « au cas où tu aurais besoin de conseils de la part d’un mâle sur la façon de s’y prendre avec une femme humaine » ! Je crois que DAR passe un peu trop de temps avec tes frères. Hannah a vraiment frappé Borj à la tête avec une poêle à frire ?

Derik éclata de rire.

— Borj ne l’admettra jamais. Tu aurais dû voir ce que Clochette a fait au vaisseau de J’kar ! Quand elle nous parlait de…

Il s’arrêta et rougit. Elle se pencha en arrière et l’observa avec un air amusé.

— Tu parles de la scène de Quand Harry rencontre Sally ? DAR m’a montré la vidéo. Il faut vraiment que vous vous achetiez une vie. J’ai vu des trucs plus croustillants en ligne.

Il lui jeta un coup d’œil par-dessus son épaule.

— C’est là que tu as appris à faire les choses que tu as faites cette nuit ? s’enquit-il avec un regard de braise.

Elle releva le menton.

— J’ai appris bien plus que ça, répondit-elle dans un petit ronronnement suggestif.

Derik entendit l’invitation dans sa voix et posa la pièce fondue sur un bout de métal déchiré, jeta ses gants dessus et combla la distance qui les séparait. Elle écarta les jambes afin de lui permettre de se tenir entre elles. Elle fit remonter ses mains le long de ses bras, qui lui enserraient la taille pour l’attirer contre lui.

Leurs lèvres se trouvèrent dans un baiser passionné. L’intensité en fut renforcée par le danger qu’ils avaient couru. Au fond d’eux, ils savaient tous les deux que la nuit précédente aurait pu être leur seule occasion d’être ensemble. Leur échange de plaisanteries avait masqué leur besoin de se rassurer sur le fait qu’ils avaient survécu.

— Je te veux, murmura-t-elle éperdument contre ses lèvres.

Il déposa une série de baisers durs sur les siennes, puis continua sur sa joue et le long de sa gorge. Elle pencha la tête sur le côté afin de lui en faciliter l’accès. Ses dents s’allongèrent en réaction à cette invitation. Il fit glisser ses mains jusqu’à son cul pour l’empoigner.

— Est-ce que l’un de vous sait où je peux trouver un…

La voix d’Afon brisa la magie du moment.

Le grondement sauvage de Derik fit pouffer Amelia. Elle agrippait ses épaules comme si elle craignait qu’il envisage d’arracher la tête de son oncle. Cette idée était on ne peut plus tentante. Il ferma les yeux et compta jusqu’à dix. Le désir qu’il essayait difficilement de contrôler faisait vibrer son corps.

— De quoi… tu as besoin ? grogna-t-il, les dents serrées.

— DAR a parlé d’un épisseur, répondit Afon avant de lever les yeux vers le ciel. Il va pleuvoir ?

— Tempête de sable, répondit la Puce en le regardant par-dessus l’épaule de Derik.

L’expression de son oncle s’assombrit.

— Est-ce que ça va faire plus de dégâts ?

Derik poussa un grand soupir.

— Non, mais je dois refermer le panneau avant qu’elle arrive. Le sable et l’électronique ne font pas bon ménage dans l’espace, reconnut-il.

Afon reporta son attention sur Derik, qu’il dévisagea longuement.

— Alors, j’imagine que tu devrais arrêter de peloter ma nièce et finir le travail, suggéra-t-il.

Derik grogna. Afon plissa les yeux, mais ne bougea pas d’un pouce. Il était vraiment tenté de lui arracher la tête. Un soupir lui échappa lorsqu’il sentit les mains d’Amelia se resserrer sur ses bras.

— Je ne vais pas le tuer, marmonna-t-il.

Elle rit et lui tapota le torse.

— Je peux lire dans tes pensées, lui rappela-t-elle.

Il recula tandis qu’elle descendait de la caisse et lança un regard par-dessus son épaule. Afon les observait, les yeux plissés et les bras croisés. Il soupira de nouveau et lança l’épisseur à l’Humain, qui l’attrapa au vol.

— Je ne peux rien faire de plus tant que je n’aurai pas la pièce. Avec un peu de chance, la ville n’a pas été complètement détruite, dit-il avant de se tourner vers Amelia. Tu ferais mieux de rentrer. La tempête sera bientôt là. Il vaudrait mieux qu’on soit tous dans le vaisseau quand elle frappera.

Elle se tint à son bras et se mit sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur ses lèvres.

— Je vais aller voir comment vont ASIA2 et DAR, murmura-t-elle.

Il hocha la tête. Son regard s’attarda sur le dos de sa compagne alors qu’elle tournait les talons et passait devant Afon. Dès qu’elle disparut dans le vaisseau, il reporta son attention sur l’homme qui continuait de l’observer.

— Je me moque de ce que disent ASIA2 et DAR, je sais ce que tu es. Je ne te fais pas confiance et si tu essaies encore une fois de t’interposer entre ma compagne et moi, je te tuerai et je laisserai ton corps pourrir dans le sable, gronda-t-il.

L’expression d’Afon se durcit.

— J’ai vu de quoi ton espèce est capable. Je ne te laisserai pas faire de mal à la petite, déclara-t-il d’une voix froide.

Derik plissa les yeux.

— Qu’est-ce que ça peut te faire ? Tu ne t’en es jamais préoccupé jusqu’à maintenant.

Afon resta silencieux un instant avant de répondre.

— J’ai déjà perdu une fois la seule famille que j’avais. Je n’ai rien pu faire pour l’empêcher à l’époque, mais je le peux maintenant. Je ferai tout pour que ça ne se reproduise pas, jura-t-il doucement.

— La décision ne t’appartient pas, elle appartient au conseil. Tu sais que je dois te remmener.

Afon haussa les épaules.

— Tu peux essayer. Je préfère forger mon propre destin, répliqua-t-il.

Un courant d’air froid descendit des falaises. La tempête serait bientôt là. L’Humain dut le sentir lui aussi, car il inclina la tête et tourna les talons. Derik le regarda disparaître à l’intérieur du vaisseau.

Il secoua la tête.

— Il faut que je me fasse soigner, marmonna-t-il dans sa barbe.

Il ramassa la coque du panneau sur lequel il travaillait et la replaça, la fixant rapidement avant de rassembler ses outils. Le vent se levait, faisant tourbillonner le sable, qui vint griffer sa peau exposée. Il remonta la rampe et se retourna pour contempler la tempête tandis qu’il appuyait sur le bouton de fermeture de la plateforme, toutes ses pensées néanmoins tournées vers Amelia. Il l’avait emmenée en voyage afin de passer un peu de temps rien que tous les deux, pour qu’ils apprennent à se connaître. Au lieu de cela, il lui avait fait courir un danger mortel. L’espace était un endroit dangereux.

— La Terre l’est aussi, lui rappela-t-elle doucement.

Il pivota et la vit à un mètre derrière lui. L’émotion qu’il lut dans ses yeux sombres lui coupa le souffle. Sans un mot, elle le rejoignit et s’arrêta à quelques centimètres de lui.

— Tu aurais pu mourir aujourd’hui, dit-il.

Elle haussa les épaules.

— J’aurais pu mourir il y a quelques semaines dans la boîte de nuit de DiMaggio. À choisir entre les deux, je dirais qu’ici au moins la vue est plus belle, plaisanta-t-elle sans grande conviction avant de redevenir sérieuse. On ne peut jamais savoir quand notre heure sonnera, Derik. On ne peut que vivre pleinement chaque jour et continuer à mettre un pied devant l’autre.

Elle prit une profonde inspiration.

— Quand j’ai cru que ma mère…

Sa voix se coinça dans sa gorge et elle baissa la tête, prenant une nouvelle inspiration avant de relever les yeux vers lui.

— Comment tu peux être aussi intelligente à un si jeune âge ? lui demanda-t-il tendrement.

Elle toucha son menton, focalisée sur le mouvement, mais il devinait que son esprit était ailleurs. Il vit des flashs de souvenirs : son père, sa mère, les autres sans-abri, Bert… Tous avaient joué un rôle pour forger ce qu’elle était et ce qu’elle deviendrait.

— Je ne me rappelais même plus ce que c’était d’être jeune… jusqu’à la nuit dernière. Hier, j’ai oublié tout ce qui n’était pas toi, murmura-t-elle.

Il tendit le bras et posa son sac d’outils sur le boîtier de commande de la porte, puis il l’enlaça tendrement. Elle lui rendit son étreinte et ils restèrent ainsi plusieurs minutes.

— Je veux te donner d’autres nuits comme ça, dit-il.

— Je sais.

La douceur de sa réponse l’ébranla. Elle le croyait. Il déposa un baiser sur ses cheveux. Elle pencha la tête en arrière et glissa sa main dans l’ouverture de sa chemise. Un instant lui fut nécessaire pour prendre conscience qu’elle touchait le médaillon qu’il portait encore.

— J’oublie toujours de te le rendre.

Elle secoua la tête.

— Je veux que tu le gardes. J’aime être près de ton cœur, avoua-t-elle.

— Tu y es toujours, Amelia.

— Tu as de la graisse sur le menton. Je crois que tu as besoin de prendre une douche et je connais la personne idéale pour t’aider, suggéra-t-elle en écartant ses cheveux de sa tempe.

Il émit un petit sifflement de plaisir.

— Je te jure que si Dolinski essaie de nous interrompre, je le jette dans la tempête, promit-il.

Elle gloussa.

— Je t’ouvrirai la porte, plaisanta-t-elle.

Il sourit et la souleva dans ses bras. Traversant la baie à grandes enjambées, il gravit la courte volée de marches et s’engagea dans le couloir principal. Il entendit Afon et Marcelo discuter tranquillement dans la coquerie.

— Chut ! lui murmura-t-elle à l’oreille.

Un sourire aux lèvres, il opina du chef. Tous deux luttèrent pour ne pas éclater de rire tandis qu’ils passaient devant la porte de la coquerie. Il accéléra le pas alors qu’Amelia enfouissait son visage dans son cou pour pouffer.

Il entra dans leur cabine et la reposa doucement. D’une main sur le panneau de commande, il ferma la porte, le regard rivé à ses yeux scintillants.

— Je t’aime, Amelia, murmura-t-il.

Elle toucha sa joue. Ses lèvres s’entrouvrirent, mais aucun son n’en sortit. Il l’attira dans ses bras et l’embrassa avec toutes les émotions contenues qui faisaient rage en lui.

Les doigts tremblants, elle ouvrit sa chemise. Leurs halètements emplirent la pièce. Il saisit le bas de son t-shirt et interrompit le baiser le temps de le passer par-dessus sa tête.

— Merci, dit-elle d’une voix essoufflée.

— Pour quoi ? demanda-t-il sur un ton bourru.

— Merci de ne pas avoir déchiré mon t-shirt. C’est un de mes trois préférés, dit-elle en repoussant sa chemise de ses larges épaules.

— Combien tu as de t-shirts ? demanda-t-il avec curiosité.

— Trois, répondit-elle, un sourire aux lèvres.

— Il va falloir que je t’en trouve d’autres, rit-il.

— Le dernier à la douche sera le premier à être lavé, dit-elle en gloussant tout en s’éloignant de ses mains.

Il la regarda se débarrasser de ses chaussures et commencer à retirer son jean. Un grognement d’approbation sourd lui échappa quand elle l’enleva et se pencha pour passer aux chaussettes. En la voyant vêtue seulement de sa culotte et de son soutien-gorge en dentelle, son corps s’emplit de besoin. Il s’imagina la prenant par-derrière tandis qu’il empoignait ses seins fermes, pinçant ses tétons durs entre ses doigts…

— Hé, tu viens ? l’appela-t-elle depuis la salle de bain.

Il cilla et secoua la tête.

— J’arrive dans une minute.

Sans perdre un instant, il se déshabilla, le corps vibrant de désir, puis il marqua une pause et se tourna vers le compartiment caché près de la tête du lit. Son regard revint vers la salle de bain et il se demanda…

Un instant plus tard, il entra dans la salle de bain et s’arrêta près de la porte. Amelia se trouvait dans la douche, enveloppée d’une épaisse brume. Elle avait la tête penchée en arrière et les yeux clos. De l’eau ruisselait sur ses épaules et une goutte pendait à un mamelon tendu.

Il n’avait jamais rien vu d’aussi beau de sa vie. Attiré vers elle comme un papillon de nuit vers une flamme, il ouvrit la porte et entra dans la douche.

— Qu’est-ce que tu faisais ? Tu rêvassais, dit-elle sans ouvrir les yeux, répondant elle-même à sa propre question.

— Tu as été faite pour l’amour, Amelia, murmura-t-il.

— Est-ce que ça veut dire que j’aurai le droit de me faire laver en premier ? fit-elle, pleine d’espoir.

— Pose tes mains sur le mur.

Son ton abrupt et son ordre soudain lui firent écarquiller les yeux. Elle pivota vers le mur. Il sentait son excitation croissante ; elle aimait quand il « faisait son petit chef » avec elle, comme elle dirait.

— T’as regardé des vidcoms de bad boy ou quoi ?

— Si ça veut dire ce que je pense que ça veut dire, oui, ces vidcoms explicatifs en particulier étaient très excitants.

Un rire nasal échappa à la Puce.

— J’ai entendu les gens les appeler bien des choses, mais « vidéos explicatives » n’en faisait pas partie, gloussa-t-elle avant de lâcher un glapissement surpris lorsqu’il pinça soudain l’un de ses tétons durs. Hé !

Sentant que la pression ne disparaissait pas alors qu’il avait retiré sa main, elle baissa les yeux. Il se plaça derrière elle et posa une main sous sa mâchoire tandis que son autre main se dirigeait vers son sein droit. Elle émit un autre couinement quand il le pinça.

Lentement, Derik fit glisser sa main droite sur sa peau mouillée, sa main gauche ne quittant pas son menton. Il caressa sa fesse droite.

— À quel point tu me fais confiance, Amelia ? lui murmura-t-il à l’oreille.

— À quel… à quel point je devrais te faire confiance ? demanda-t-elle d’une voix vacillante.

— Complètement.

Sans cesser de lui caresser le cul, il plaqua un baiser dans son cou. Sa main glissa pour suivre la délicate ligne qui séparait sa fesse droite de la gauche. Ce soir, il voulait savourer. Ils s’étaient unis dans la passion. À présent, il voulait qu’ils s’unissent dans l’amour.

— C’est beaucoup demander, protesta-t-elle faiblement.

Il la fit pivoter vers lui.

— Vraiment ? l’interrogea-t-il doucement.

Elle le contempla, son conflit intérieur lisible dans ses yeux. Une vague de déception l’envahit alors qu’elle ne répondait pas immédiatement.

Il leva la main pour lui retirer les pinces à sein, mais elle l’arrêta, son hésitation remplacée par une expression tendre.

— Je te fais confiance, complètement, murmura-t-elle.

Elle soutint son regard sans ciller et il prit une profonde inspiration. L’espace d’un instant, ils n’étaient plus dans la douche de son vaisseau, mais les deux seules personnes dans l’univers. Il vit les fils de leur lien briller avec une vivacité que seuls de véritables sentiments pouvaient déclencher.

— Je veux t’explorer, la prévint-il.

— Tant que tu es d’accord pour que je t’explore autant, rétorqua-t-elle avec insolence.

Il regarda les pinces à sein et grimaça.

— Peut-être pas autant, marmonna-t-il.

Elle rit doucement et il captura ce son de ses lèvres. Ses mains glissèrent sur son corps, empoignèrent ses seins et descendirent vers son ventre jusqu’aux douces boucles que les gouttes d’eau de la douche faisaient scintiller. Elle leva les bras au-dessus de sa tête et s’ouvrit à son contact.

Elle ne vacilla pas tandis qu’il découvrait le moindre centimètre carré de son corps. Il lui lava les cheveux, suivit le contour de ses oreilles et s’émerveilla devant ses minuscules orteils. Il apprit qu’elle était très chatouilleuse sous la plante des pieds et qu’elle avait une petite tache de naissance en forme de croissant de lune sur la hanche gauche.

— Ma mère disait que je lui avais été envoyée des étoiles, murmura-t-elle.

— Tu étais destinée aux étoiles, répondit-il à voix basse.

Lorsque ce fut au tour d’Amelia de l’explorer, il resta immobile. Il absorba la sensation de ses mains sur son corps. Sentant que sa passion menaçait de le submerger, il se focalisa sur les gouttes d’eau qui dévalait son corps.

— Comment tu t’es fait cette cicatrice ? demanda-t-elle en caressant la longue ligne au niveau de sa cuisse droite.

— Des Juangans ont attaqué le vaisseau de mon frère quand j’avais dix-sept cycles. C’est là que Clochette, la compagne de J’kar, est soudainement apparue par le portail. Je croyais que c’était la déesse venue me sauver, avoua-t-il.

— Et celle à ton bras ? murmura-t-elle, la touchant elle aussi.

— La même attaque. Je serais mort ce jour-là sans Clochette et son marteau, expliqua-t-il en partageant le souvenir avec elle.

Les yeux d’Amelia s’assombrirent.

— Je ne t’aurais jamais rencontré.

— Et moi non plus. Je croyais que je ne trouverais jamais mon âme liée. Je suis heureux de m’être trompé, admit-il.

Elle leva une main et lui caressa la joue.

— Fais-moi l’amour, Derik.

Il coupa la brume. De l’air chaud les enveloppa pour les sécher. Il ouvrit alors la porte de la douche et en sortit avant de lui tendre la main pour l’aider.

Sans un mot, ils se rendirent dans la chambre. Les liens qu’il avait sortis avant de se rendre dans la salle de bain pendaient aux coins de leur lit. Il avait imaginé s’amuser un peu, mais à présent, il voulait la prendre dans ses bras… et qu’elle le prenne dans ses bras.

— On s’amusera plus tard. Pour le moment…, dit-elle.

Il se pencha et la souleva. Se dirigeant vers le lit, il l’allongea doucement et la rejoignit sur le matelas. Ils s’accrochèrent l’un à l’autre, s’embrassant et se touchant jusqu’à ce qu’elle le pousse sur le dos.

Elle monta à califourchon sur lui. Sa verge tressaillit entre eux. Elle prit ses mains pour les poser sur ses seins. Sans le quitter des yeux, elle se souleva afin de s’aligner avec son épaisse queue et s’empala lentement dessus.

— Je t’aime, Amelia.

— Je sais.

Il l’attira vers lui jusqu’à ce que leurs lèvres se trouvent. Il sentait son amour pour lui. Elle n’était pas prête à le dire et ce n’était pas grave. Elle n’avait pas besoin de l’exprimer à haute voix. Le moment venu, elle le ferait — et il jurait d’être là lorsqu’elle serait prête.