Cantique sur l'entrée de l'Empereur à Paris
Or est Cesar, qui tant d'honneur acquit,
Encor ung coup en ce beau monde né :
Or est Cesar, qui les Gaules conquit,
Encor ung coup en Gaule retourné,
De legions non point environné
Pour guerroyer : mais plein d'amour nayfve :
Non point au vent l'Aigle noir couronné,
Non point en main le glaive, mais l'olive.
Françoys, et luy viennent droict de la rive
De Loyre, à Seine, affin de Paris veoir :
Et avec eulx guerre meinent captive,
Qui à discord les souloit esmouvoir.
L'ung (pour au faict de ses pays pourveoir)
Passe par icy, sans peur ne deffiance :
L'aultre de cueur trop hault pour decevoir,
Luy donne Loy de commander en France :
Si que l'on est en dispute, et doubtance,
Qui a le plus de hault loz merité,
Ou de Cesar la grande confiance,
Ou de Françoys la grand'fidelité.
O Roys unys, plus que d'affinité,
Bien heureuse est la gent, qui n'est point morte,
Sans veoir premier vostre ferme unité,
Qui le repos de tant de monde porte.
Vien doncq'Cesar, et une paix apporte
Perpetuelle entre nous, et les tiens.
Haulse (Paris) haulse bien hault ta porte :
Car entrer veult le plus grand des Chrestiens.