Lasciato hai morte senza sole il mondo
Mort, sans soleil tu as laissé le monde
Froid et obscur, sans arc l'aveugle archer :
Grâces, beaultez prestes à tresbucher,
Moy desolé en angoisse profunde.
Bas et bannis sont honneur et facunde.
Seul fasché suis, seul n'ay à me fascher,
Car de vertu feiz la plante arracher :
C'est la premiere, où prendrons la
seconde ?
Plaindre devroient l'air, la mer et la terre
Le genre humain : qui comme anneau sans pierre
Est demeuré, ou comme ung pré sans fleurs :
Le monde l'eut sans la congnoistre à l'heure.
Je la congneuz, qui maintenant la pleure :
Sy feit le ciel, qui s'orne de mes pleurs.