Nic ne dit mot, se contentant de la regarder d’un air interdit.
Dans sa hâte de retirer ses bijoux, elle arracha presque les pendants de ses oreilles et le bracelet qui enserrait son poignet. Elle se sentit aussitôt plus légère.
— Tout ceci… Ce n’est pas moi. Je ne peux pas agir ainsi…
Nic se leva à son tour. Comme un domestique entrait dans la pièce, un plateau dans les mains, Nic le congédia d’un geste impatient, puis reporta son attention sur Maddie, une lueur dangereuse dans le regard.
— Détrompe-toi, Maddie. Que tu le veuilles ou non, tu ne peux plus revenir en arrière. Si tu ne tiens pas ta promesse, je ne tiendrai pas non plus la mienne.
Désemparée, elle s’écarta de la table. Il fallait qu’elle sorte au plus vite ; elle avait besoin d’air et d’espace.
— Si nous devons poursuivre, ce sera à ma manière et non à la tienne. A quoi rime cette mise en scène romantique ? Tout sonne faux…
Tournant les talons, elle se dirigea vers la porte d’entrée. Elle entendit un juron derrière elle et n’eut pas besoin de se retourner pour savoir que Nic la suivait. Sans même savoir où elle allait, elle se retrouva dehors et, après avoir jeté un coup d’œil sur sa gauche, elle aperçut des écuries dans la pénombre. Elle s’y précipita.
Maddie s’apprêtait à faire sortir le cheval de son box après lui avoir mis son filet, lorsqu’une voix dangereusement calme l’interpella :
— Que diable fais-tu ?
Sentant son courage vaciller, elle prit une profonde inspiration et lui fit face.
— N’aie crainte, je n’ai pas l’intention de m’en aller. Mais comme je te l’ai dit, nous procéderons désormais à ma manière.
Là-dessus, elle lui tourna le dos et s’aidant d’un marchepied, sauta sur son cheval. Du haut de sa monture, elle baissa les yeux sur Nic, et son cœur fit un bond dans sa poitrine. Ses cheveux châtains brillaient dans la lumière tamisée.
Il sembla hésiter quelques instants, puis brusquement ôta son veston et sortit son cheval — un superbe étalon noir — de son box. A la vue de ses muscles saillants, visibles sous le fin tissu de sa chemise, Maddie ressentit une sensation d’euphorie proche de l’ivresse. D’un coup de talon, elle fit sortir son cheval de l’écurie. Le soleil venait de se coucher et le ciel arborait une magnifique teinte rose-orangé.
Des rangées de vignes s’étendaient à perte de vue, et au loin se profilaient les grandes cuves et les dépendances qui abritaient le centre névralgique de l’empire que Nic s’était forgé au fil des ans. Maddie éperonna son cheval, consciente que celui de Nic la talonnait. Elle ne se retourna pas, craignant de le voir fondre sur elle. Une brise légère caressait sa peau brûlante avec délicatesse, lui procurant une sensation exquise.
Du coin de l’œil, elle vit la silhouette massive de l’étalon noir de Nic arriver à sa hauteur et, avant même qu’elle n’ait le temps de comprendre ce qui lui arrivait, Nic se penchait en avant et, saisissant sans effort les rênes de son cheval, tira dessus d’un coup sec pour l’arrêter. Prise par surprise, Maddie dut serrer les jambes pour ne pas tomber.
— Où diable allons-nous ? tonna-t-il.
Maddie réprima un frisson. Elle percevait sa fureur, mais elle refusait de se laisser intimider.
— Tu le sais parfaitement, répliqua-t-elle.
L’espace d’un instant, elle crut voir une ombre passer dans son regard, mais presque aussitôt l’expression de son visage se modifia, et ses yeux flamboyèrent.
— Je n’irai pas là-bas avec toi.
Maddie lui arracha les rênes des mains.
— Si tu veux vraiment partager une nuit avec moi, tu n’as pas le choix.
Le souffle court, Nic regarda Maddie. Comme elle était belle ! Dès l’instant où elle était entrée dans la salle à manger, il avait été subjugué. Jamais il n’avait vu de femme aussi époustouflante et quand, ce soir, il avait cru l’espace d’un instant qu’elle avait changé d’avis, il avait été saisi d’une panique indescriptible.
Mais il n’avait pas pour autant perdu l’esprit et sa suggestion le rendit furieux.
— A quoi rime cette mise en scène ? Pour ma part tout ça me laisse froid, et je préférerais de loin t’avoir dans mon lit… ou dans les écuries, si tu préfères.
Maddie s’efforça d’ignorer la souffrance que ses paroles lui causaient. Elle secoua la tête, tandis que son cheval — sensible à son agitation — se mettait à caracoler.
— Non, s’entêta-t-elle. Ce sera là-bas… ou nulle part.
Là-dessus, elle tourna bride et lança sa monture au galop. Nic poussa un juron. Certes la nuit n’était pas encore complètement tombée, mais Maddie n’était pas à l’abri de faire une chute grave en raison de la pénombre. Réprimant un soupir, il éperonna son cheval.
Quand il atteignit le verger, un sentiment de nostalgie l’assaillit, lui donnant le vertige. Les souvenirs liés à cet endroit étaient si douloureux qu’il n’y était jamais retourné durant toutes ces années, et la scène qui s’offrait à lui le fit frissonner. Le cheval de Maddie était attaché à un arbre, et elle l’attendait — comme elle l’avait fait huit ans auparavant. Sauf que l’adolescente s’était muée en une jeune femme resplendissante, comme en témoignait sa peau aussi pâle et lumineuse que la lune, sa chevelure noire et douce comme le satin et ses seins hauts dressés sous le fin tissu de la robe.
Le sang battant furieusement à ses tempes, il sauta à bas de son cheval et l’attacha à un arbre. Puis, il s’avança vers elle d’un pas déterminé.
Maintenant qu’elle se trouvait dans ce lieu chargé de souvenirs, Maddie se demandait ce qui lui avait pris. Etait-ce le besoin impérieux de fuir un dîner romantique, si peu approprié à la situation, qui l’avait poussée à agir ?
— C’est ici que tout a commencé, murmura-t-elle d’une voix rauque. C’est ici que tout se terminera. Ce soir. Et pour toujours.
Dans la pénombre, Nic semblait immense. Il émanait de lui un magnétisme qui l’intimidait. Une bouffée d’émotion la saisit au souvenir du jeune homme vulnérable qu’il avait été.
Il s’arrêta à quelques pas d’elle et la toisa de toute sa hauteur.
— Qu’attends-tu donc, alors ?
L’indolence qu’il affichait — en totale contradiction avec l’intense colère qu’il avait manifestée seulement quelques instants auparavant — l’électrisa, et elle se retint de lui faire une remarque cinglante. L’espace d’un instant, elle avait cru que le fait de revenir dans ce lieu chargé de souvenirs l’affecterait. Mais elle s’était apparemment trompée.
En dépit de son air bravache, elle n’était pas préparée à ce qui l’attendait et se sentait nerveuse. Nic croyait à tort qu’elle avait couché avec Morales l’autre soir et qu’elle était une séductrice expérimentée, alors qu’en réalité elle était vierge. Et la faute en incombait à l’homme qui se tenait devant elle. Le souvenir de cette journée funeste où il l’avait repoussée était gravé dans sa mémoire à tout jamais. Ce jour-là, quelque chose en elle était mort. Depuiselle n’avait plus suffisamment confiance en son propre jugement pour oser sortir avec des hommes.
Une vague de colère la submergea. Nic n’avait jamais connu une telle épreuve… Il avait poursuivi sa vie comme si de rien n’était. Galvanisée par sa rage, elle s’avança vers lui. Avec une détermination farouche, elle le saisit par les revers de sa chemise et plaqua contre lui son corps souple. Les yeux fermés pour échapper à la réalité, elle chercha à l’aveuglette à s’emparer de sa bouche.
Immobile, Nic se laissait embrasser sans réagir, et Maddie faillit pleurer de frustration devant son apparente indifférence. Il devait sûrement prendre conscience de son manque d’expérience. Ses gestes malhabiles ne pouvaient guère l’exciter…
Puis, tout à coup, il prit le contrôle des opérations et tout bascula. Des bras puissants l’étreignirent, l’enserrant comme dans un étau. Sa bouche emprisonna la sienne et sa langue l’envahit, la pénétrant, l’explorant…
Submergée de plaisir, elle fut envahie d’une douce langueur, tandis qu’un frémissement irrépressible naissait entre ses cuisses et se déployait au plus profond de son intimité.
Lorsqu’il s’écarta soudain, il captura son visage entre ses mains et lui releva le menton. Au bout de quelques instants, elle ouvrit les yeux et le surprit en train de la fixer de son regard bleu, si intense.
Du pouce, il caressa sa joue, puis prit sa lèvre inférieure entre ses dents et la mordilla doucement. Ses gestes étaient si tendres qu’elle sentit son estomac se nouer. Cela lui rappelait l’époque où il la traitait avec douceur et délicatesse… avant que leur relation ne tourne au vinaigre. Elle battit des paupières pour chasser les larmes qui lui venaient aux yeux.
Inconscient de son désarroi, Nic promena ses lèvres sur sa gorge et ses épaules, avant de poursuivre plus bas son exploration. Se déplaçant légèrement, il laissa errer une de ses mains le long de son dos, et l’autre sur sa taille fine, sa hanche arrondie. Puis ses doigts se replièrent sur la rondeur de ses fesses, et il la souleva pour qu’elle sente la puissance de son érection contre son ventre.
Elle tenta de s’écarter, mais il la retint contre lui, tandis que le désir s’éveillait peu à peu en elle. La respiration haletante, elle faillit pleurer de soulagement quand il la fit s’allonger sur le doux tapis d’herbe, avant de la rejoindre. Penché au-dessus d’elle, il la dévorait des yeux.
Quand il effleura de la main ses seins à travers le fin tissu de sa robe, Maddie retint son souffle. Confusément, elle sentit qu’il défaisait la fermeture et elle souleva les fesses pour lui faciliter la tâche. Avec une lenteur presque insupportable, il fit glisser une des bretelles et exposa un sein à son regard. Soudain embarrassée, Maddie se mordit la lèvre inférieure. Mais, en voyant ses prunelles briller d’un éclat fiévreux, elle ne put réprimer l’onde de chaleur délicieuse qui parcourut son corps. Il la désirait. Sans même s’en rendre compte, elle se cambra pour mieux s’offrir à ses caresses. Avec un léger sourire, Nic referma les doigts sur son sein nu. Il le soupesa en le caressant, effleurant les tétons dressés. Ivre de désir, Maddie ferma les yeux avec volupté.
— Veux-tu que je te goûte ?
Il n’attendit pas sa réponse. Prenant appui sur ses coudes, il inclina la tête et captura la pointe d’un sein entre ses lèvres brûlantes, lui arrachant un râle de plaisir. Une vague de volupté la submergea tandis qu’il suçait avec passion la chair tendre du mamelon, et, malgré elle, elle commença à onduler des hanches.
D’un geste vif, Nic fit glisser la robe le long de son corps, dévoilant ses deux seins. Sa bouche se livra alors à un tourment si voluptueux que le désir l’enflamma tout entière. Quand les mains de Nic descendirent plus bas et relevèrent les pans de sa robe, elle se raidit, mais le laissa poursuivre son exploration.
Doucement, il la caressa à travers sa culotte. Elle était humide de désir, et un gémissement sourd lui échappa.
— Tu es prête à me recevoir, n’est-ce pas ?
Maddie acquiesça. Elle l’attendait depuis si longtemps !
— Dis-moi que tu me veux, murmura-t-il.
Elle avait du mal à réfléchir quand il la caressait ainsi. Elle avait si souvent rêvé de ce moment qu’elle se sentait maintenant bouleversée de le vivre.
— Je te veux, Nic. Je t’ai toujours voulu…
Il se raidit imperceptiblement et, l’espace d’un instant, son beau visage prit une expression cynique.
— Tu dirais n’importe quoi, n’est-ce pas ?
Elle secoua la tête et se retint de crier quand il reprit ses caresses lascives. Il agissait cette fois avec une sorte de frénésie, comme s’il était furieux contre elle et voulait la punir.
— Ce n’est pas…
Elle eut un hoquet quand il passa la main sous l’étoffe de sa culotte pour explorer la douceur humide de sa fleur secrète.
— Si, c’est vrai, la coupa-t-il. Mais cela n’a plus d’importance, désormais. Plus rien n’a désormais d’importance, excepté ceci.
Avec un grondement sourd, il pencha la tête et l’embrassa à la meurtrir, tandis qu’il glissait un doigt au cœur de son intimité, la faisant crier de plaisir. A peine consciente de ses gestes, Maddie entreprit alors de défaire les boutons de sa chemise, avec une urgence qui lui semblait impossible à maîtriser, tant elle révélait un besoin trop longtemps réprimé. Elle savait seulement qu’elle voulait sentir sa peau nue contre celle de Nic. Quand il insinua un deuxième doigt dans son intimité, elle manqua s’évanouir tant le plaisir qui l’inondait était violent.
D’un geste expert, il fit glisser sa culotte le long de ses jambes. Puis, se redressant, il défit rapidement la ceinture de son pantalon. Encore pantelante, elle resta là à le regarder se déshabiller. Et lorsque son pantalon tomba sur le sol et qu’elle vit la puissance de son érection à travers le tissu de son caleçon, elle ressentit une profonde excitation. Plus emporté qu’habile, il libéra son membre gonflé et enfila un préservatif, avant de se tourner vers elle et de lui écarter doucement les genoux pour lui prodiguer de nouveau la plus intime des caresses. Incapable de se retenir, elle poussa un cri, et son corps entier se tendit sous les assauts du plaisir.
— S’il te plaît, l’implora-t-elle.
Elle ne savait même pas ce qu’elle voulait. La seule chose dont elle était sûre c’était qu’elle ne voulait pas qu’il s’arrête.
Se prêtant à sa requête, Nic vint se placer au-dessus d’elle. Lorsque Maddie sentit toute la puissance de son membre dressé, un frisson d’appréhension la secoua tout entière. Puis, il se glissa lentement en elle, et elle fut aussitôt saisie d’une intense douleur. Elle poussa un cri étranglé, une grimace déformant son beau visage.
Surpris, Nic fronça les sourcils.
— Dios, Maddie… ne me dis pas que tu es…
— Ne dis rien, fit-elle avec une fermeté qui la surprit. Et surtout ne t’arrête pas…
Un silence gêné s’installa entre eux. Elle pouvait aisément deviner ses pensées : il l’avait accusée d’avoir couché avec Morales et il découvrait qu’il n’en était rien.
Déconcerté, Nic ne savait plus que penser, même si au fond de lui-même il ressentait une étrange fierté à l’idée d’être son premier amant. Elle était à lui désormais… et le resterait.
— Tu auras mal, mais cela ne durera pas. Je te le promets.
Levant les yeux, Maddie se mordit la lèvre.
— Oui…
La confiance absolue qu’il lut dans ses yeux le bouleversa. Prenant appui sur ses coudes, il s’enfonça au plus profond d’elle. Elle pleurait sans retenue, désormais, mais ne le repoussait toujours pas. Emu, Nic l’embrassa tendrement.
— Le pire est passé, querida. Essaye juste de te détendre, et tout ira bien… Je te le promets.
En dépit de sa douleur, Maddie s’arc-bouta pour mieux le recevoir et, peu à peu, son corps s’ouvrit pour accueillir son amant. La douleur se fit moins intense.
Nic entama alors un va-et-vient tout d’abord très lent, puis de plus en plus insistant. Il alla presque jusqu’à se retirer pour la pénétrer de nouveau, profondément. Malgré elle, Maddie sentit son corps s’éveiller à des sensations inconnues. Une chaleur intense se propageait dans ses veines, tandis qu’elle ondulait des hanches pour accompagner les assauts de son amant.
— Arrête, Maddie, dit-il d’une voix rauque… J’ai déjà du mal à me retenir…
Elle obéit et se força à demeurer immobile, tandis qu’il reprenait son va-et-vient. Le rythme se fit plus intense, plus possessif, et Maddie se sentit sombrer. Comme elle nouait les jambes autour de sa taille pour mieux l’accueillir, elle sentit qu’il effleurait une nouvelle fois le bouton gorgé de désir qui palpitait entre les plis de sa féminité. Puis, ses coups de reins devinrent de plus en plus rapides, de plus en plus impérieux, et Maddie sentit monter en elle des vagues successives de jouissance. Elle était encore secouée de spasmes violents quand il s’abandonna à son tour dans un cri rauque, avant de se lover contre elle, comblé.
Nouant ses bras autour de son cou, Maddie prit conscience à cet instant précis qu’elle aimait Nic de Rojas. Du plus loin qu’elle s’en souvienne, elle l’avait toujours aimé. Son amour platonique de jeune adolescente s’était transformé au fil des ans en un amour profond et bien réel — même s’il avait été quelque peu écorné, huit ans auparavant. Et maintenant qu’elle s’était donnée à lui, un lien indissoluble les unissait pour toujours, quand bien même elle savait qu’il briserait son cœur en mille morceaux après lui avoir fait goûter au paradis.
* * *
Enserrée entre les cuisses musclées de Nic, Maddie avait à peine conscience de l’endroit où elle se trouvait. Chevauchant au clair de lune la monture de Nic, son propre cheval mené par les rênes, elle était si fatiguée qu’elle serait tombée si Nic ne lui avait pas entouré la taille d’un bras puissant.
L’esprit en ébullition, Nic essayait d’ignorer le feu qui grandissait au creux de ses reins à force de sentir Maddie lovée contre lui. Il venait de connaître la plus éblouissante expérience sexuelle de sa vie, et le simple fait de se remémorer leur étreinte passionnée ravivait sa flamme et le désir de la goûter de nouveau le dévorait.
Les pensées se bousculaient dans son esprit, mais une seule dominait : elle était vierge. Elle n’avait pas couché avec Morales. Même si une part de lui-même l’avait toujours su, l’autre part s’était refusée à le croire, peu disposé qu’il était à lui accorder le bénéfice du doute. Elle s’était donnée à lui sans retenue avec une générosité que peu de femmes auraient eue. Jamais il n’oublierait ce regard plein de confiance tourné vers lui, alors qu’elle avait mal. Elle n’avait cependant pas reculé devant l’épreuve, forçant ainsi son admiration.
En dépit des émotions contradictoires qui l’assaillaient, il ne put se résoudre à desserrer son étreinte ni à refouler le sentiment de liberté et d’allégresse qui l’habitait.
* * *
Dans un état de demi-sommeil, Maddie se rendit vaguement compte que Nic la portait dans la maison silencieuse. Une délicieuse léthargie l’envahissait peu à peu, annihilant toutes ses inquiétudes. Levant les yeux vers Nic, elle embrassa du regard ses traits parfaitement ciselés. Mue par une impulsion, elle encadra son visage de ses deux mains et frotta sa paume contre son menton rugueux.
De l’épaule, Nic ouvrit une porte, et ils pénètrent dans une vaste chambre. Malgré la pénombre, Maddie entrevit un décor très masculin. Sa chambre.
Quand Nic la déposa avec douceur sur le lit, elle ne put réprimer une grimace de douleur au contact des draps sur sa peau sensible. Immédiatement, Nic fut près d’elle.
— C’est douloureux ?
Soudain intimidée, elle hocha la tête en rougissant.
— Un petit peu… Mais ça ira.
Le simple fait de le regarder ravivait son désir, et son cœur se mit à battre la chamade.
Nic déposa un rapide baiser sur ses lèvres et se redressa.
— Accorde-moi une minute…
Elle le suivit des yeux, tandis qu’il se dirigeait vers la salle de bains. C’est alors qu’elle remarqua sa chemise déchirée, et se sentit honteuse. Comment avait-elle pu se comporter de façon aussi dévergondée ?
Mais Nic revenait déjà et avançait vers elle, tout en retirant sa chemise en lambeaux. A la vue de sa large poitrine et de ses muscles d’acier, elle laissa échapper un petit soupir. Seigneur, il était encore plus beau que dans son imagination !
Il s’inclina et sans effort apparent la souleva dans ses bras. Elle se pelotonna contre son torse, savourant le sentiment de plénitude et de bien-être que sa présence lui procurait.
La salle de bains était pleine de vapeur, et Maddie pouvait entendre l’eau de la douche couler. Quand il la déposa avec douceur sur le carrelage, ses jambes tremblaient tant qu’elle serait tombée s’il ne l’avait pas soutenue. Il entreprit alors de défaire la fermeture de sa robe et de faire glisser le tissu taché d’herbe sur ses bras, dénudant ses seins. Instinctivement, Maddie leva les bras pour se couvrir et levant les yeux, croisa son sourire amusé.
— Ne crois-tu pas qu’il est un peu tard pour ça ?
Elle lui adressa un sourire timide. Nic repoussa sa main avec délicatesse et fit tomber la robe sur le sol. Sous son regard de braise, Maddie se sentit rougir. Elle le vit lever les mains et les refermer sur ses seins nus. Il les soupesa en les caressant, effleurant les tétons dressés. Aussitôt, elle sentit son corps réagir à cette douce sollicitation.
Mais soudain, il s’arrêta net et recula d’un pas.
— Je ne peux pas m’empêcher de te toucher…
— J’aime ça… Je t’en supplie, ne t’arrête pas ! l’implora-t-elle en saisissant ses mains et en les posant de nouveau sur sa chair palpitante.
* * *
Un instant, leurs regards se croisèrent dans un échange incandescent. Il brûlait de la même fièvre qu’elle. En sentant ses mains trembler, une vague de tendresse la submergea.
— Non ! s’écria Nic, repoussant sa main d’un geste vif. Il n’est pas question que je te prenne sur le carrelage de la salle de bains !
Il se débarrassa à la hâte de ses propres vêtements, puis l’entraîna dans la douche sous le jet puissant. La tête rejetée en arrière, elle sentait l’eau chaude couler en flots réguliers sur sa peau. Quand Nic entreprit de lui savonner le corps, elle ferma les yeux et se laissa aller aux sensations que ce contact étroit lui procurait. Il avait des doigts magiques et en quelques secondes son corps vibrait avec une telle intensité qu’elle le supplia d’arrêter cette torture délicieuse.
Très excité, il lui tendit le savon.
— A ton tour…
Elle attrapa le savon et le fit mousser. Nic plaça ses mains de part et d’autre du panneau vitré et offrit son corps à ses caresses. Le souffle court, elle fit glisser le savon sur ses épaules et sur son torse, avant de poursuivre plus bas son exploration. Son regard fut alors attiré par son sexe dressé. Fascinée, elle le prit et commença à le savonner doucement, émerveillée de le voir gonfler sous ses yeux.
— Tourne-toi, lui ordonna-t-elle ensuite.
Il accéda à sa requête, et elle levait les bras pour lui savonner le dos quand elle suspendit son geste, horrifiée à la vue des fines cicatrices blanches qui striaient son dos, courant de son cou à sa taille.
Comprenant soudain ce qu’elle regardait, il fit volte-face soutint son regard.
— C’est quoi, ces marques sur ton dos ?
Il se contenta de la dévisager longuement avant de tendre la main et d’éteindre le robinet. Puis, il sortit de la douche, se ceignit les reins d’une serviette et en tendit une à Maddie.
Sortant à son tour de la douche, elle se sécha les cheveux puis, après s’être enveloppée dans la serviette, le suivit dans la chambre. Debout devant la fenêtre, les bras croisés sur sa poitrine, il regardait dehors. Incertaine de l’attitude à adopter, Maddie s’arrêta.
— Nic ?
Elle le vit se raidir, faisant ressortir les cicatrices sur sa peau hâlée. Le souvenir de Nic en train de se battre contre les employés de son père qui voulaient le forcer à les accompagner lui vint soudain à l’esprit, et son sang se glaça dans ses veines. Avançant d’un pas résolu, elle s’arrêta devant lui.
— Cela s’est passé ce jour-là, n’est ce pas ?
— Qu’est ce que cela peut te faire ?
Tout signe de passion avait disparu. Il affichait désormais une attitude froide et détachée et parlait avec les mêmes accents méprisants que lors de leur dernière rencontre — huit ans auparavant.
Sous le choc, elle sentit son estomac se contracter.
— Je veux… Je veux juste savoir ce qui s’est passé…
Il tourna alors son regard vers elle, et ce qu’elle lut dans ses yeux lui glaça le sang.
— Tu veux vraiment connaître les détails sordides ?