ET PUIS…

Je vois que beaucoup d’entre vous se sont complètement mis à nu et sont revenus au Vide. Il n’y a personne qui vit derrière ces yeux-là. C’est beau. Il y a un espace extérieur et un espace intérieur, c’est la même chose, pas de différence. Est-ce que ce n’est pas suffisant ? Comment se fait-il que beaucoup de ceux qui ont goûté à leur propre Existence – cette Félicité immuable – soient venus me raconter qu’ils avaient perdu cette reconnaissance ? En général, leurs premiers mots sont : « et puis… » Amenez-moi à ce moment de « et puis… » et montrez-moi ce qui arrive.

 

C’est l’identification au corps et au mental qui est le problème.

 

Là, il y a trois facteurs : le corps, le mental et l’identification aux deux. Ces trois facteurs sont tous perceptibles, et vous les percevez. Ce que vous appelez identification est un certain acte – un attribut de la Conscience, comme par exemple l’attention ou la croyance – qui jaillit de la Pure-Conscience. Vous dites : « Identification de moi-même au corps et au mental ». Ma question est : l’identification de quoi à quoi ? Et qui êtes-vous là-dedans ?

 

Si vous investiguez, cela devrait être clair pour vous. Vous ne voyez pas ? C’est évident que ce qui s’identifie au corps et au mental n’est pas le corps et le mental, non ? Donc, si ce n’est pas ça, qu’est-ce que c’est ? Lorsque vous examinez, vous trouvez que le corps et le mental sont tous deux innocents. Le responsable est tout autre.

Comme nous l’avons dit au début, vous êtes conscient du corps, du mental et de l’identification aux deux. Regardons d’abord le mental. Le mental est pensée. Vous êtes conscient de vos pensées. Les pensées vont et viennent. Aucune pensée n’est éternelle. Quelque chose observe les pensées ; vous ne pouvez pas maintenir une pensée indéfiniment. Une voix dit « papa » et la pensée accourt. Il est évident que les pensées ne sont pas permanentes.

À qui appartient la pensée ? Vous dites : « C’est ma pensée. » Vous ne dites pas : « C’est ta pensée. » Il doit y avoir une différence dans ce « ma ». Regardez s’il y a une différence. Une différence ne peut être faite que de qualités. Une qualité n’est pas douée de sensations. Une qualité est juste un phénomène, et un phénomène ne peut se reconnaître lui-même. Un phénomène est effectivement un objet. Quelque chose perçoit l’objet. Qu’est-ce qui le perçoit ? Est-ce que c’est différent de votre sens intuitif de vous-même ?

Quand vous chercherez ce qui perçoit l’objet, vous devrez dire : « Ça ne peut être que moi, je suis celui qui observe tout ça. Je suis celui qui observe une qualité. » Est-ce que ce qui observe une qualité peut-être lui-même qualifié ? Si votre réponse est « Oui, il est lui-même qualifiable », alors ça veut seulement dire qu’il est lui-même perçu, ce n’est pas vous, le pur Observateur ; c’est l’observateur mélangé à quelque qualité, un cocktail. Qu’est-ce qui fait ce discernement ? Lorsque cette question est lancée, vous êtes happé dans l’Infini. Vous êtes absorbé en vous. Vous êtes l’Infini. Vous êtes celui qui regarde. Quelle est votre expérience dans l’analyse finale de l’observation ? Que reste-t-il de votre recherche ? Quel résidu ? Cette recherche, c’est comme allumer un morceau de camphre. Il va brûler sans laisser aucun résidu. Si vous investiguez, que reste-t-il ? Qui survit à l’investigation ?