Je veux revenir à cette expérience « Je suis Cela ». Il n’y avait rien que la paix, et maintenant je ressens une telle tension !
La tension veut seulement dire que la tension est présente, rien de plus. Quelles étiquettes collez-vous sur cette tension au point d’en faire un phénomène si important et déplaisant ? Cela ne doit pas vous déranger. Il est tout à fait possible d’être très tendu et d’être en même temps totalement en paix.
Mais il y avait une telle douleur ce matin pendant la méditation, que je ne pouvais pas me concentrer sur la question : « Qui suis-je ? »
Peut-être que cette question n’était pas nécessaire à ce moment-là. Parfois il faut simplement laisser se produire tout ce qui arrive, sans juger, sans repousser, sans retenir ou sans en faire tout un plat. Vous ressentez de la douleur, et alors ?
Je voudrais l’arrêter et me sentir bien !
C’est ce désir de l’arrêter qui cause le problème ! Laissez la douleur être là, observez-la ! C’est la vraie investigation. Lorsque la douleur, qu’elle s’exprime émotionnellement ou physiquement, est amplifiée jusqu’à l’extrême, c’est là que vous avez la plus forte chance de voir ce que vous n’êtes pas ! Ça ne veut pas dire que vous choisissez de vous martyriser ou de négliger la santé du corps. S’il faut appeler un docteur, très bien, faites ce que vous devez faire, mais en même temps profitez entièrement de cette occasion pour jeter un coup d’œil. Et s’il n’y a rien à faire, s’abandonner à la douleur est essentiel. Lutter contre elle ne fait qu’augmenter le malaise. Il est clair pour moi que vous donnez à cette expérience une interprétation qui la rend plus pitoyable, « bruyante » et désagréable.
Du fait de l’énergie sacrée d’Arunachala, cette sainte montagne, ou à cause du feu du satsang, il y a des réactions physiques ou émotionnelles qui se produisent avec une puissance accrue. Les maux du corps sont plus inconfortables et débilitants et les émotions plus intenses. Le mental a des difficultés à se détourner des « mal-aises » qu’il ressent à cause de cette intensité. Il est obligé de faire face à ce qu’il voudrait fuir ou réprimer. L’occasion parfaite et sur mesure vous est donnée de rester tranquille et d’observer que ces symptômes vont passer, comme tous les autres phénomènes. Quelle Grâce !
Laissez ces réactions se produire. Remettez votre existence entre les mains de l’Existence. Je vous le dis, rentrez à la Maison. Tout ce que vous avez peur de perdre, voilà ce qui vous maintient dans cette douleur.