ÊTRE CELUI QUI N'A PAS D'HISTOIRE

La dernière fois que je suis venu devant vous pour poser une question, mon cœur a commencé à battre si fort que je n’ose plus en poser une autre aujourd’hui. Je voulais seulement venir à nouveau ici et m’asseoir là quelques minutes.

 

Pourquoi ne pas rester éternellement ?

 

Je voudrais bien rester ici éternellement, mais bon, ça dépend de vous.

 

Non, ça ne dépend pas de moi. Ça ne dépend pas de moi. Vous ne pouvez pas rester sur ce plan physique éternellement. Pourquoi voulez-vous rester quelque part pour une durée quelconque ? Pourquoi ne pas rester à un endroit éternel ? Même dire « rester » n’est pas juste. Vous ne pouvez pas rester dans un lieu qui soit éternel. Il faut seulement vous débarrasser de « vous ». Alors ce qui est éternel se manifestera. Là où est le « vous », se trouvent le temps et les ennuis.

Ce « je » personnel, le « moi », est comme un doigt cassé : partout où il va, il pose problème, tout ce qu’il touche lui fait mal. Celui qui est identifié au « je » pense que tout ce qui arrive dans sa vie est causé par son environnement, en particulier les gens autour de lui. Il va dire : « Les autres me font mal », « Ce sont les circonstances de la vie les responsables. » C’est sans fin. Très peu saisissent l’opportunité ou sont intéressés à trouver la source de leurs problèmes, de leur souffrance.

Je vous le dis, c’est ce « je ». « Je » est la cause de vos problèmes. C’est parce que vous avez fait votre nid dans un « je » personnifié que vous êtes destiné à souffrir. Ne cherchez pas à ajuster votre vie. Trouvez ce « je » et voyez ce qui se passe. Combien de temps vos problèmes peuvent-ils durer ?

Quand vous dites : « ”je” veux être là pendant quelques minutes », les quelques minutes vont très certainement se terminer et qu’est-ce que « je » aura gagné ?

Tel que je vous connais, vous êtes l’éternel, et j’aime cette compagnie. Parlez en tant que Conscience. Parlez-moi en tant que Conscience et non en tant que personne. Plus de sept milliards d’êtres humains parlent à partir de leur croyance d’être une personne. Leurs conversations sont enracinées dans l’idée « Je suis une personne, tu es une personne… », « C’est ma vie… », « Voilà ce que j’ai accompli », « Je te montre ma vie ; fais-moi voir la tienne… ». Qui a vraiment envie de savoir ? Qui donc a une vie si intéressante que ça ? Parlez en tant que Conscience ! Du neuf ! Ne parlez pas en référence au passé ! Quel intérêt a le passé ? Personne n’en veut. Personne ne mange la nourriture d’hier. Personne ne lit le journal d’hier. Pourquoi parleriez-vous du passé ? Ne parlez pas du futur non plus ! Il y a quelque chose qui est si frais et qui ne peut avoir d’historique… c’est maintenant. Soyez Celui qui n’a pas d’histoire !

Je ne vois personne qui soit enchaîné. Je n’arrête pas de demander : où êtes-vous enchaîné ? Pourquoi dites-vous : « Je suis enchaîné » ? Pourquoi dites-vous : « Je veux être libre » ? Je comprends cette requête et je me sens profondément touché. Vérifions et voyons si on peut déterminer quel est vraiment le problème. Ce qu’on va découvrir c’est une conviction que quelque chose ne va pas bien. Et lorsqu’on la regarde pour en découvrir la cause, on va voir que vous vous identifiez à la mort. Vous vous identifiez à quelque chose qui n’est pas durable, qui n’a pas de longévité. Vous êtes tombé amoureux du temps. Vous êtes tombés amoureux d’objets, d’idées au service de l’éphémère. Voilà comment les problèmes arrivent. Voilà comment la confusion est entrée dans votre Être.