Je peux accepter que la vie subvienne constamment à mes besoins. Je peux commencer à accepter que je suis déjà parfait et que les choses vont et viennent, mais il reste en moi l’impression que je peux éviter les erreurs et la douleur.
Oui, cette impression était évidente dès votre première phrase – vous croyez que la vie subvient à vos besoins. Immédiatement ma réponse est, non, vous êtes la Vie ! Il n’y a pas « la vie » et « vous ». Avec cette phrase, « la Vie subvient à mes besoins » immédiatement je vous pose la question : qui est ce vous ?
Dès que vous détournez votre attention du Soi pour la porter sur le domaine des expériences, dès que vous considérez celui-ci comme la seule réalité, vous finissez par vous sentir divorcé de la vie. La séparation pénètre votre conscience. Puis quelqu’un vous lance une bouée de sauvetage en vous présentant la question : « Qui suis-je ? » Si vous la rejetez et cherchez plutôt à vous satisfaire d’une compréhension mentale, vous serez mort à l’arrivée.
L’impression d’être séparé de la vie est profondément enracinée dans la psyché humaine, l’impression qu’il y a nous et la vie.
« J’ai une vie agréable, est-ce que la vôtre est agréable ? »
« Le pauvre, il a une vie difficile. »
Mais est-ce que c’est vrai ? Y a-t-il quelqu’un qui puisse « avoir une vie » ?
Vous êtes la vie !
Si vous ne pouvez pas l’accepter complètement, d’accord, ne vous forcez pas à l’accepter, donnez simplement à ce message assez d’espace intérieur pour qu’il soit entendu, pour que la possibilité – « Je suis la Vie » – soit considérée. Il n’y a pas de séparation entre le déploiement de la vie et ce que vous êtes. Il n’y a que vous que l’on puisse désigner quand vous dites « c’est ma vie ». Il n’y a rien d’autre à signaler.
Le mental cherche à vous convaincre que ce n’est pas le cas. Il fonctionne comme un journaliste intérieur et cherche en permanence à suivre ce qui se passe. Mais tous les rapports qu’il écrit seront toujours au passé et donc ils seront toujours une image de la vérité, jamais la Vérité elle-même. Même si le mouvement dure une fraction de nanoseconde, vous, en qui le mouvement rapporté a déjà eu lieu, vous êtes plus rapide, vous êtes au-delà de la rapidité. Parce que vous contenez l’événement, il ne peut arriver qu’en Vous.
Votre mental, en ce moment même, essaye de cacher cette Vérité. Il devient anxieux parce que les conditionnements se manifestent encore dans le corps et ils ne peuvent être évités. La Conscience assume aussi ces conditionnements alors qu’elle s’éveille à la position correcte à l’intérieur de tout Son jeu.
Les conditionnements mentaux se constituent dans cette zone qui est la leur. Mais il y a un endroit qu’ils ne peuvent atteindre, un endroit à partir duquel leur présence, leur effet et leur jeu sont observés. Vous êtes Ce qui Voit. Vous êtes l’Observateur passif. Vous n’êtes pas la partie active. Ce que vous êtes vraiment ne s’intéresse pas aux conditionnements. En fait, vous finissez même par ne pas connaître quoi que ce soit du nom de « conditionnement » !