MA QUESTION FINALE

Est-ce que vous, le Témoin, pouvez être perçu ? Si je n’avais qu’une question à poser ce serait celle-là, et je n’arrêterais pas de la poser. Cette question est si puissante qu’elle vous ferait oublier tout ce que vous avez jamais entendu ou étudié, et vous conduirait à la Maison.

Si votre existence se résume seulement à satisfaire vos projections, obtenir du confort et des objets, acquérir des pouvoirs surnaturels, trouver la relation « parfaite » ou avoir du succès dans le monde matériel, alors cette question n’est pas pour vous et je vous conseille de chercher ailleurs. Mais s’il y a en vous le feu qui pousse à découvrir votre Nature de Bouddha, votre Conscience Christique ou votre conscience-Krishna, votre propre Soi, alors vous ne pouvez pas vous détourner de cette question. Elle contient tout. Tout le reste est secondaire.

Il n’est pas nécessaire d’essayer de vous sentir identique à chacun, de faire l’expérience du monde en tant que vous-même, de tout aimer. Cette révélation peut venir spontanément, mais ne la cherchez pas. Imposer un concept mental « d’unité » au monde finit par nourrir le sentiment « d’autre » et peut accroître l’orgueil sous couvert de fausse humilité. Pour vraiment connaître l’Un qui sous-tend la Création tout entière, il suffit que vous fassiez ceci : trouvez qui vous êtes, maintenant ! Pourquoi perdre du temps à reporter à plus tard la plus précieuse des révélations ?

Pouvez-vous être l’idée que vous avez de vous-même, pouvez-vous être votre éducation, votre sexe ou votre nationalité ? Pouvez-vous être ce qui est affecté par les planètes ? Cette découverte est possible en cet instant même. Je répète, est-ce que vous, le Témoin, pouvez être perçu ? Le fait même d’entendre cette question, sans l’aide du mental, fait son travail – la perception s’ajuste.

Vous demandez si celui qui est libre connaît le plaisir ? Bien sûr, qu’il le connaît. Le plaisir n’est pas le monopole de l’ego et du mental. Votre Être tout entier est synonyme de Joie.

Aux niveaux inférieurs de la conscience on a besoin d’un objet, d’une relation, d’un but, d’un concept, de quelque chose d’autre que soi pour avoir du plaisir, et c’est bien parce que c’est aussi une sorte de joie, quoique limitée et éphémère. Mais dans son espace le plus vrai et le plus élevé, le Soi se délecte. Il se délecte de toute la manifestation, sans s’attacher à aucun objet ou objectif. La joie sans cause est la joie de celui qui est libre. On ne peut pas la comparer, l’évoquer ou l’imaginer. On ne peut que l’expérimenter.

En fait, toutes les saveurs de la joie que vous connaissez et que vous recherchez sont enracinées dans une seule Joie, celle de l’Être pur. La joie du « devenir » dont vous faites l’expérience en ce moment l’est aussi. Comment la joie peut-elle être séparée, alors que la joie est la nature même de l’existence ? La différence entre la Joie de celui qui est libre et la joie de celui qui ne l’est pas, c’est que celui qui est libre ne recherche pas une « chose » ou une sensation, il ne cherche rien d’« autre » puisqu’il fait l’expérience de « l’autre » comme étant lui-même. Alors, où est-il besoin d’aller, qu’y a-t-il à poursuivre ? Cette Joie propre à celui qui est libre ne disparaît jamais.

 

On a appris beaucoup de concepts qui ne sont pas au service de la Vérité que nous sommes. C’est tout. C’est une compréhension simple. Quel est le résultat de cette réalisation ? Une quiétude et un silence imperturbables. Une joie illimitée. Une joie telle que même le chagrin peut apparaître en elle sans l’éclipser. Irritation, rage momentanée, n’importe quelle émotion peut apparaître en elle sans s’attarder. Cette joie contient le potentiel et l’expression infinis de l’Être.

Se délivrant de ses propres contraintes imaginaires, la joie illimitée se proclame être Vous, ici, maintenant.