Ollioules le 15 octobre
Un second conseil de guerre se tint au quartier général de Carteaux. Le Comité de salut public avait envoyé un plan et des instructions rédigées par le général d’Arçon au comité des fortifications. Le plan consistait à s’emparer du mont Faron, des forts Blanc et Rouge, Faron et Sainte-Catherine et à ouvrir la tranchée au nord de la ville.
La tranchée permet de dissimuler et de faire circuler sa propre artillerie sans s’exposer au tir de celle des assiégés, qui dispose de l’avantage de l’altitude de son enceinte et donc de la portée. Le tracé de la première tranchée commence en un point situé hors de portée de l’artillerie assiégeante et se dirige droit sur un second point, situé juste à l’extérieur de l’enceinte, de telle sorte qu’il évite les tirs d’enfilade. De l’extrémité de la première tranchée, est creusée une deuxième, faisant un angle aigu avec la première, située sur une droite qui évite encore l’enceinte fortifiée et ainsi de suite en zigzag, jusqu’à pouvoir réunir les mortiers à l’extrémité du trajet des tranchées, à portée de la muraille où l’on veut ouvrir la brèche. Le tir des mortiers est courbe et leur portée est double de celle du canon, ce qui permet de battre la muraille sans s’exposer aux canons de l’enceinte. La brèche faite, l’assaut est donné.
Le représentant Gasparin présidait la séance. À la fin de la lecture détaillée de ce plan, Bonaparte qui était assis dans le fond à côté de Marescot, ne put retenir un rire étouffé qui le fit tressaillir sur sa chaise.
Gasparin tourna la tête et reconnut qu’il venait de cette forte tête de commandant d’artillerie.
— Citoyen-commandant, fit le représentant un peu agacé au jeune commandant, je ne vois pas là qu’il y ait matière à rire ?
— Je ne peux m’empêcher de rire, citoyen-représentant, quand je vois qu’on veut ouvrir l’huître en brisant la coquille, alors qu’il serait si simple de forcer la charnière.
— Que veux-tu dire ?
— Je veux dire que ce plan serait fort beau si nous avions 60 000 hommes et tout le matériel disponible et si les coalisés n’étaient pas libres de se renforcer tous les jours par la mer. Si nous n’agissons pas rapidement, les Anglais, une fois renforcés, passeront à l’offensive et nous couperons aux gorges d’Ollioules en vingt-quatre heures…
Un brouhaha de mécontentement remplit la salle.
—… comme cela a failli se passer, il y a deux jours…
Gasparin frappa sur la table avec le marteau de séance.
— Ignorez-vous que notre plan consiste à attaquer par l’ouest ?
— Dans le cas qui nous occupe, l’art ne consiste pas à donner l’assaut mais à se l’épargner. Il faut bombarder les deux rades et bloquer Toulon par mer comme par terre. Les Anglais l’évacueront.
Des ricanements désobligeants se firent entendre.
— Oui, plutôt que d’exposer leur flotte, les Anglais préféreront faire sauter l’arsenal, détruire nos navires et évacuer leurs forces.
— Mais s’ils se contentent d’éloigner leur flotte et de tenir garnison. N’ont-ils pas au moins 15 000 hommes ?
— Cette garnison sera forcée de se rendre tôt ou tard par manque de vivres et pour capituler honorablement, elle devra rendre intacts la flotte française, l’arsenal et les forts. Or c’est ce dont Pitt ne veut à aucun prix.
Le cabinet de Saint-James souhaitait avant tout la destruction de la flotte qui l’avait humilié lors de la guerre d’Amérique.
— Citoyens, continua Bonaparte, posez-vous la question : sur quelle position peut-on concentrer 40 canons et 20 mortiers et battre les deux rades ?
— Notre jeune chef de bataillon consentirait-il à nous l’indiquer sur la carte, fit Gasparin amusé.
Bonaparte se leva et posa le doigt sur le promontoire du Caire.
— Ici.
— Mais ce point et aux mains des Anglais, fit une voix dans la salle.
— Eh bien, il faut leur reprendre. Il y a un mois, nous aurions pu occuper ce point sans combattre…
Carteaux leva les yeux au ciel.
—… mais puisque les Anglais l’occupent en force, nous devons établir des batteries ici et là…
Il pointait sur la carte trois points précis.
—… détruire les épaulements, les palissades de leurs retranchements et attaquer avec nos troupes d’élite. Lorsque j’aurai mes batteries aux promontoires de Balaguier et de l’Eguillette, Toulon tombera comme un fruit mûr entre les mains de la République.
Carteaux parut suffoqué :
— C’est de la batterie de la Convention sur la hauteur des Arènes que nous détruirons le fort Malbousquet et prendrons Toulon… Et consentirez-vous à m’expliquer, citoyen-commandant, pourquoi vos batteries des Sans-Culottes et de la Montagne ne réussissent-elles pas à éloigner les pontons d’artillerie de la petite rade ?
Bonaparte se mordit les lèvres. Marescot crut le moment opportun de venir au secours de son jeune camarade.
— Citoyens-officiers, je ne partage peut-être pas toutes espérances de l’artillerie mais peut-on prendre une ville par siège ou assaut sans en faire d’abord le blocus ? Et comment la bloquer par mer sans réaliser d’abord le plan que nous venons d’entendre ?
Marescot commandait le génie. Son opinion rallia tous les suffrages.
— Bien, fit Gasparin en clignant de l’œil, nous bloquerons donc Toulon par mer avant toute chose… mais vous n’y couperez pas quand même… vous irez me chercher ma couleuvrine…
La séance levée, Bonaparte s’approcha du représentant et lui remit un mémoire qu’il avait griffonné fiévreusement la nuit précédente.
— Voilà par écrit ce que je viens de dire et ce qu’il faut faire. Je remets ce mémoire destiné au Comité de salut public entre vos mains, citoyen-représentant, certain que votre zèle pour la République vous inspirera ce que vous devez en faire.
Gasparin avait vu Bonaparte à l’œuvre :
— Ce mémoire sera porté à Paris par un courrier extraordinaire.
Marseille, 17 octobre
Gassendi avait eu sous ses ordres Bonaparte au régiment de la Fère et s’était lié d’amitié avec lui. Envoyé à Marseille sur l’instigation de celui-ci, il surveillait l’arsenal et son fonctionnement.
Gassendi, furieux des ouvriers de l’arsenal qui partaient pour leur club chaque jour en milieu d’après-midi et émettaient la prétention d’être payés malgré leur absence, s’en plaignit si amèrement qu’il fut démis de ses fonctions. Pourtant Bonaparte lui avait écrit :
— Vous êtes fou Gassendi, maintenant que je suis votre supérieur, je dois vous donner des ordres et voici le premier que je vous donne : je vous donne l’ordre de rester vivant. Se mettre les clubs à dos, c’est risquer votre tête.
À peine arrivé, Bonaparte fit chercher Gassendi qu’on avait éloigné mais sans succès. La poudre manquait. Les chevaux de l’artillerie étaient réquisitionnés pour le transport des vivres. Il prit toutes les décisions que permettaient les circonstances et se fit amener la couleuvrine.
C’était une pièce de bronze, chambrée, très longue et pesante qui promettait d’être extrêmement difficile à transporter. Il était probable que l’on ne pourrait tirer que quelques coups. Bonaparte évalua du regard le temps qu’il allait devoir consacrer à traîner cette antiquaille : huit chevaux et trois jours de transport sans compter l’obligation de lui construire un affût sur mesure. Il manqua exploser lui-même, comme sa couleuvrine risquait de le faire dès qu’on forcerait la charge, mais se contint, dégoûté de tant d’impéritie.
Bonaparte sortit de l’arsenal pour se diriger vers l’hôtel de Cipières, rue Lafon où sa mère et ses sœurs Elisa, Pauline et Caroline vivaient dans une certaine austérité, tempérée par la générosité de la famille Clary.
— Napoléon, fit maman Lætitia en ouvrant les bras et en l’embrassant sur le front. Comme tu es maigre ! Tu ne manges pas assez et tu travailles trop.
— Est-ce que je suis le fils de la poule blanche, dit Napoléon ? Non c’est Joseph. Il est riche maintenant ce coquin de Joseph.
Être le fils de la poule blanche était une expression corse qui signifiait être né coiffé, être chanceux.
— Comment vont tes affaires, lui demanda sa mère ?
Napoléon mit un paquet d’assignats sur la table que sa mère rangea amoureusement sous une pile de draps.
— Hélas, il nous faut maintenant acheter l’huile, le pain et le vin, ce que nous ne faisions jamais en Corse. Tout est hors de prix.
Napoléon se mit au courant des dernières nouvelles. Joseph était tout le temps chez les Clary. Pauline s’intéressait trop aux garçons. Caroline était belle et Elisa sérieuse.
— Ta belle-sœur Désirée est charmante… Quant à ce galapiat de Lucien, il veut épouser sa maîtresse Alexandrine de Bleschamp.
Lætitia leva les yeux au ciel. Mais le pire était à venir.
— Et tu sais qui s’intéresse à ta sœur Pauline ? Je te le donne en mille… Louis Fréron.
Bonaparte tombait des nues.
— Le représentant ?
— Bien sûr. De qui crois-tu donc que je parle ? Fréron, le représentant en mission, un jouisseur et une canaille. Le beau-frère du général Lapoype.
Fréron était généralement à l’est de Toulon, près de son beau-frère. Visiblement, il faisait quelques allers et retours de Toulon à Marseille.
Le repas fut servi et Pauline et Caroline tombèrent dans les bras de leur frère qui les embrassa tendrement.
— À table, crièrent-elles.
— La prière, d’abord, fit maman Lætitia sur un ton qui n’admettait pas la réplique.
Napoléon fit son signe de croix avec dignité.
Lætitia récita le Benedicite.
Le souper fut gai et un énorme saladier de pastasciutta fumante fut mis au milieu de la table avec une bouteille de vin rouge.
Au sortir de table, sa mère lui dit :
— Tu nous quittes déjà.
— Il le faut. Si tout se passe bien, je vous établirai tous. Que dirais-tu si je louais le Château-Sallé près d’Antibes ?
Lætitia sourit.
— Et pour Fréron et Paoletta, continua-t-il, j’y suis formellement opposé. D’un autre côté, peut-être faut-il lui laisser des illusions quelque temps…
Sa mère l’embrassa encore, avec cette attitude de dignité lasse qu’elle avait toujours.
Il rentra à Toulon au galop. Il y reçut officiellement sa nomination comme chef de bataillon.
Ollioules 18 octobre
Les batteries des Sans-Culottes et de la Montagne fixaient l’attention de l’armée. Le feu y était épouvantable et l’artillerie y perdait tous les jours beaucoup de monde. Plusieurs chaloupes anglaises avaient été coulées, plusieurs frégates démâtées et même quatre vaisseaux de ligne avaient été suffisamment endommagés pour devoir se retirer au radoub.
Bonaparte arriva vers neuf heures du soir à franc étrier de Marseille, d’humeur sombre. Il n’était pas encore descendu de cheval qu’il commençait à s’inquiéter du mouvement des canons qu’il apercevait à la clarté de la lune.
— Qu’est-ce que cela, fit-il d’un ton rogue ? Où mène-t-on ces canons ?
— C’est le général Carteaux qui a commandé l’évacuation des batteries, citoyen-commandant.
Le sang de Bonaparte ne fit qu’un tour.
— Qu’il fasse son travail et qu’il me laisse faire le mien. Ramenez immédiatement ces canons sur la plate-forme. Je réponds du résultat sur ma tête.
C’était une grave désobéissance et une insolence caractérisée et le jeune commandant d’artillerie se mettait délibérément dans son tort mais quoi… Lapoype avait donné le mauvais exemple le premier. Bonaparte avait pesé le pour et le contre en un éclair. Il avait la confiance de Salicetti, de Gasparin et de Barras. D’ailleurs qui pourrait le remplacer ? Y avait-il un autre officier sur place ? Les officiers d’artillerie de l’époque se considéraient comme d’une essence supérieure par leur connaissance et couvraient les fantassins d’un mépris à peine dissimulé. Les affaires de siège étaient les affaires de l’artillerie et l’artillerie c’était lui. Voilà comment raisonnait Bonaparte, avec l’outrecuidance de la jeunesse.
Les vieux sergents qui dirigeaient la batterie se regardèrent. Ils avaient plus de considération pour Bonaparte, qu’ils voyaient partager leurs dangers tous les jours que pour le général en chef. Le chef de bataillon savait comment faire, lui. Il rectifiait le pointage, acheminait les renforts, vérifiait les magasins, prenait les blessés dans ses bras et finissait ses journées, couvert de poudre et le visage noirci. Deux jours plus tôt, il avait repoussé l’attaque anglaise et puis, ne valait-il pas mieux remiser tout de suite les canons et faire la soupe, que passer la nuit à retourner au parc.
— À vos ordres, citoyen-commandant.
Bonaparte avait brûlé ses vaisseaux.
À l’ouest de Toulon, fin octobre et début novembre 1793
Carteaux avait feint d’ignorer l’incartade de son jeune commandant. Il avait essuyé la même insolence du général Lapoype et les représentants l’avaient désavoué, lorsqu’il avait émis la prétention de punir cette insubordination. Or les représentants étaient les véritables généraux en chef. Ils disposaient de la délégation d’autorité du Comité de salut public, de la planche à billets et de la guillotine. Dans le fond, Carteaux était conscient de sa médiocrité et sa femme elle-même corroborait son jugement sur Bonaparte. Il était trop fort pour lui. Mieux valait s’en accommoder et persister dans son personnage de patriote obstiné. À lui, le ministère de la parole, il saurait s’en contenter, tant que le Comité de salut public lui permettrait de conserver les apparences. Plutôt s’effacer que disparaître. Je suis un officier politique, se répétait-il. Quant à ce jeune blanc-bec, qui sait ce que l’avenir lui réservait tandis que lui, le général Carteaux, aurait le mérite de la prise de Toulon aux yeux de l’Histoire. Belle récompense pour un enfant élevé aux Invalides.
Bonaparte, un instant inquiet de sa propre audace, avait évité de se montrer au quartier général les premiers jours. Il s’était précipité dans le bureau de Salicetti pour protester, évitait Carteaux et passait ses journées au feu.
L’ennemi lui donnait beaucoup de fil à retordre. Les pontons ennemis le narguaient en effet. Ils devaient à tout prix disparaître de la rade. Bonaparte avait réfléchi à ce problème et la solution qu’il avait retenue était celle du tir à boulets rouges.
Les boulets rouges permettaient seuls de mettre le feu aux navires et pontons qu’il se contentait jusqu’alors de battre de ses boulets froids. Un coup au but c’était la possibilité d’incendier le ponton et de le voir s’abîmer dans les flots. Malheureusement le tir à boulets rouges était dangereux et pénible. Pénible parce qu’il fallait chauffer plus d’une heure les boulets sur des grils munis de soufflet de forge, derrière l’épaulement, puis charger avec des cuillères, en prenant soin de charger la poudre dans des gargousses en parchemin, séparées du boulet par deux bouchons, un sec au contact de la poudre, l’autre humide du côté du boulet. Sinon, une explosion funeste se chargeait du travail des artilleurs anglais… Muiron l’aida puissamment, en exerçant les canonniers inlassablement.
— Les réverbères sont inutiles répétait Bonaparte en gestionnaire économe des crédits mis à sa disposition. Un bon gril enfoncé d’un pied en terre, et séparé du canon par un petit mur en brique, suffit.
Tout cela demandait du doigté pour éviter les accidents, du matériel, de la prudence et beaucoup d’exercices. Les pièces devaient être rafraîchies périodiquement à l’eau et au vinaigre.
À force de travail et d’efforts, le tir à boulets rouges commença et les assiégés durent replier leurs pontons armés de bombardes, embossés près du Brégaillon. Voilà qui enlevait à Carteaux son dernier argument contre le plan proposé.
Lorsqu’un bâtiment approchait, Bonaparte interdisait qu’on ouvrît le feu.
— Cela veut dire qu’on a peur, répétait-il à Muiron. Laissez les faire les jolis cœurs et tirez à demi-charge pour qu’ils s’approchent. Une fois les bâtiments appâtés et à demi-portée, il doit être possible de tirer cinq ou six bombes et huit ou dix boulets rouges par pièce. Ou alors c’est que le pointeur ne connaît pas son métier et que l’officier qui commande manque de sang-froid. C’est assez pour ruiner un bâtiment.
L’officier c’était lui. Parfois il pointait lui-même en dépit de sa myopie. Il connaissait son métier, avait l’œil à tout et s’exposait avec intrépidité au feu. Il était calme et calculait les risques au milieu du danger. Pour cela, il était respecté ouvertement et aimé en cachette.
Il fallait prendre le fort Mulgrave. Bonaparte ayant repoussé avec succès les pontons ennemis, disposait maintenant d’un avantage considérable : il pouvait travailler à de nouvelles batteries sans être vu de la rade. Il entreprit de contrebattre le fort Mulgrave, par trois batteries placées à cent toises et faisant converger leur feu sur lui : celles des Hommes sans Peur, des Braves et des Patriotes du Midi. Comme elles étaient dominées, pour les protéger d’une éventuelle contre-attaque de l’infanterie qui chercherait à les enclouer, il traça plus en arrière deux autres batteries, dites des Quatre-Moulins et des Sablettes. Une dernière batterie, dite du Bréga, battait l’anse du Lazaret. Avec les trois batteries préexistantes, cela portait à neuf le nombre de batteries à l’ouest de Toulon.
Carteaux fulminait tous les jours contre les Anglais, Lapoype et Bonaparte. Le ministre Bouchotte lui signifia que 1 500 hommes de l’armée de Lyon rendus disponibles, allaient être dirigés sur Toulon avec toutes leurs bouches à feu, grande fut sa joie :
— Je vais prouver, disait-il, par la rapidité que je mettrai à vaincre ces coquins, que je suis un vrai sans-culotte et que je ne mérite pas un tas de tracasseries et de basses jalousies, comme celles que j’éprouve en ce moment. Quant à moi, Toulon pris, je ne veux plus rien être… c’est mon dernier mot.
Hélas pour lui, ses forfanteries ayant mis le comble à sa réputation auprès du Comité de salut public, le 23 octobre Carteaux fut relevé de son commandement et remplacé par Doppet, venant de l’armée de Lyon avec des renforts.
Le 7 novembre, Carteaux vitupérait encore, en montant dans sa voiture :
— Pensait-on que je pouvais opérer des prodiges avec des bataillons qui venaient de naître et qui fondaient comme la neige. J’ai tenu vingt-deux lieues de terrain, attaqué Toulon, résisté à trois ou quatre nations ennemies… et l’on me préfère ce Doppet qui n’a pas l’ombre d’un talent… ce Lapoype dont les sentiments ne sont pas foncièrement sans-culottides !….
Pourtant l’exil était doux. Carteaux était renvoyé à l’armée d’Italie dont il était le général en chef. En République, les hommes fidèles au système en place ne sont jamais punis, quelle que soit leur incompétence, ils ne sont que mutés, déplacés ou changés, allant d’un poste à une sinécure, d’une prébende à une autre.