chapitre 7
Les élites pédophiles
On a découvert avec indignation une des facettes de Jeffrey Epstein, ce richissime esclavagiste sexuel qui recevait la fine fleur du business international, de la politique et même un membre de la famille royale d’Angleterre, et leur offrait des mineures en pâture. Choquant, bien sûr… Mais ce qui me choque, moi, c’est que l’on a connu pire en France et que cette affaire n’est jamais sortie au grand jour.
Bernard L. était un odieux proxénète qui vendait des enfants aux pédophiles de la haute société parisienne, au vu et au su de son protecteur, le commissaire du VIIIe arrondissement. Ce dernier lui demandait, pour fermer les yeux sur ces activités nauséabondes, des parties de jambes en l’air avec des enfants, de la coke et bien sûr des « enveloppes » mensuelles, bien grasses. Cet homme-là, qui a trahi honteusement sa fonction, ne mériterait-il pas de passer en justice ? Et Bernard L., propriétaire ou gérant d’un hôtel cinq étoiles, le Beverly Hills, situé près des Champs-Élysées, près de Chez Régine, ne méritait-il pas d’être mis hors d’état de nuire ?
Pourtant il avait pignon sur rue, « importait » allègrement et sans scrupules de jeunes enfants issus de la misère, qui venaient le plus souvent du Brésil et parfois de pays voisins, avec leurs mères et parfois leurs pères. Avec la complicité de membres de la police de l’air et des frontières de Roissy-Charles de Gaulle, il faisait venir, tous frais payés, des mères dans le besoin avec leurs enfants. Il les faisait entrer en France « par la grande porte » avec un soi-disant contrat de travail de femme de ménage, et à Paris il les installait dans des chambres de bonne qui lui appartenaient.
Là, une fois « installées » dans un 15 mètres carrés, les mères, contre espèces sonnantes et trébuchantes, devaient abandonner leurs mouflets à ce bourreau, qui les faisait défiler dans une des chambres de son hôtel, fréquenté par des princes arabes et des amis français, qui raffolaient de jeunes enfants.
Tout dépendait du succès que l’enfant rencontrait avec ses prédateurs et de son « expérience ». S’il apprenait vite à faire de bonnes fellations et à se laisser sodomiser plusieurs fois par jour sans rechigner, il « gagnait » de rester longtemps dans cet hôtel et en France. S’il n’était pas très demandé, ou ne savait pas bien faire les fellations, Bernard le renvoyait au bout de six mois dans son pays. De toute façon, n’ayant pas de problèmes d’approvisionnement, il se permettait d’en changer à tout bout de champ, les habitués aimant que la « marchandise » soit « renouvelée ». Et puis au bout d’un certain temps, les mères pouvaient apprendre le français et parler un peu trop à des personnes extérieures. Alors il préférait les renvoyer dans leurs misérables foyers outre-Atlantique.
L. était protégé par toute une clique de puissants pédophiles qui s’en mettaient plein le nez avec la coke que je leur apportais. Moi je fournissais en coke tous ces salopards, en toute impunité, qui me la payaient grassement et cash, sans jamais discuter le prix. Même des réceptionnistes étaient de mèche avec le patron, car en échange d’un bon salaire, d’un peu de coke de temps en temps et parfois la permission d’abuser d’un enfant gratuitement une fois par semaine, ils fermaient les yeux sur tout ce qu’ils voyaient et entendaient. Les femmes de ménage, elles, étant souvent les mères des petits que Bernard destinait à l’abattage, devenaient par force les complices de ses activités illicites et nauséabondes.
Le plus beau c’est que la police des mœurs savait ce qu’il se passait dans cet hôtel, mais personne n’aurait osé à l’époque ordonner une rafle, car la clientèle était sélecte et richissime.
Un jour, un Saoudien a laissé tomber par mégarde, par jeu, par provocation ou par curiosité, de son balcon au deuxième étage un paquet de 100 grammes qu’il venait d’acheter. Un passant l’a ramassé et l’a emmené au commissariat… de son protecteur. Une heure plus tard un policier ramenait le paquet à la réception de l’hôtel avec les excuses et les compliments du commissaire du VIIIe arrondissement.
Ce n’est plus un secret aujourd’hui, que l’on retrouve parmi les serviteurs de Dieu de grands pédophiles, tel l’évêque de Chartres qu’un de mes amis avait mis à l’amende pendant des années parce qu’il avait violé son jeune frère. Mon beau-père, Léon Noël, qui fut ambassadeur de France au Vatican, m’a raconté des histoires de cérémonies occultes au cours desquelles de jeunes prêtres se faisaient « introniser ». À la parution du récent livre d’enquête Sodoma , j’ai compris qu’il ne m’avait pas menti.
En France, dans les années 1980, la pédophilie ne se limitait pas à quelques figures dévoyées du show-biz. Je pense notamment à un pervers sexuel, ministre de François Mitterrand, que l’on trouvait pratiquement tous les soirs à l’Adams Club, un club échangiste huppé. Dans une ville de province, dans les années 1970, cet homme était déjà connu très défavorablement des RG locaux pour ses dérives, la cocaïne aidant, avec des mineurs. Ma source est un homme des RG, un cocaïnomane invétéré, qui recevait de ma main entre 2 et 5 grammes par jour selon les renseignements qu’il m’apportait.
Pathétique, ce ministre, quand il entrait dans le club suivi de ses petits mignons qu’il menait comme un troupeau à l’abattoir. Il fallait voir ça ! Même les flics de la mondaine, la police des mœurs, n’osaient pas mettre les pieds dans ce club. Un jour, dans un moment de colère, j’ai dit aux flics, qui me traitaient d’être immoral, d’aller faire une rafle dans ce club s’ils avaient envie de sermonner des salopards vraiment immoraux. Que m’ont-ils répondu ? Je vous le donne en mille : « On n’est pas la police des mœurs nous, mais celle des stups et du proxénétisme, donc on n’a rien à gratter dans ce club ! »
Rien à faire dans ce club en matière de drogue ! On croit rêver… Il y avait plus de coke dans ce club que dans tout Paris. Je le sais car c’est moi qui la fournissais ! Il aurait suffi de fouiller les poches de ces messieurs pour trouver de quoi ravitailler un régiment. Quant au proxénétisme, il y avait là une flopée de proxénètes qui fournissaient des mineur(e)s à des gens célèbres, au vu et au su de tous.
Pathétique, de voir ces vieux salauds envoyer des bisous à leurs mignons, après leur avoir donné de la coke et un verre d’alcool afin de les maintenir désinhibés. Il était mal entouré, notre cher président Mitterrand, cet homme fort en amitié mais aussi en inimitié, qui tenait à sauver ses amis quand ils étaient dans la gadoue, et à rayer ses ennemis de la carte quand ils devenaient gênants. Ce n’était pas gratuit ; s’il le faisait, c’était en échange d’une loyauté absolue envers lui-même.
D’autres politiques sont tombés dans ce « travers ». En 2011, Luc Ferry a évoqué à la télévision le cas « d’un ancien ministre qui s’était fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons ». « L’affaire m’a été racontée par les plus hautes autorités de l’État, en particulier par le Premier ministre », avait-il ajouté. Mais il a toujours refusé de lâcher le nom de l’homme en question. Dommage… Nous ne saurons pas s’il s’agissait de celui-là même dont je viens de parler, ou d’un autre. Et ce n’est qu’une des histoires que l’on raconte sous le manteau sur les frasques sexuelles de nos politiques à Marrakech. Lesquelles suscitent le plus grand intérêt de la police royale, vous pouvez vous en douter.
Autres exemples de figures corrompues de la nuit parisienne : les frères K. étaient au courant de presque tout ce qui se passait dans le « Paris by night », et ils répétaient tout ce qu’ils entendaient et voyaient d’étrange aux flics, à condition qu’ils les laissent faire leurs propres « petites affaires » tranquillement.
L’un d’eux a longtemps été mon revendeur en cocaïne. C’était un très bon commercial qui connaissait beaucoup de jeunes Parisiens issus de la « bonne » société, à qui il vendait énormément de cocaïne. C’était, à mes yeux, en dehors de ses activités d’indicateur de police, un type correct, sans histoires et qui payait cash. Son frère, en revanche, était une vraie pourriture, qui vivait, sans vergogne, des apports collatéraux de la coke.
Il exerçait une emprise toxique sur sa compagne, B., fille d’une actrice et chanteuse célèbre, qu’il alimentait en crack, pour qu’elle reste allongée sur un lit toute la journée et toute la nuit. Comme elle était jolie et qu’elle avait un nom connu, il y avait la queue devant sa porte que son amant, et organisateur de l’abattage, ouvrait et refermait toute la journée après avoir encaissé les « entrées » et mis les billets de banque dans sa poche.
Un vrai monstre, ce type qui se disait fils de bonne famille. Son père, un richissime homme d’affaires au courant de ses actes, s’était arrangé avec, encore lui, le commissaire du VIIIe arrondissement, corrompu jusqu’à la moelle, pour que rien ne lui arrive de fâcheux. Ainsi son hôtel particulier, situé dans une rue parallèle aux Champs-Élysées, rue Pierre-Ier -de-Serbie, était devenu une maison de passe et une fumerie de cocaïne en même temps qu’un « after ». Les frères recevaient en toute tranquillité la jeunesse parisienne qui s’y rendait la nuit, à la sortie des discothèques, pour renouveler leur « stock » de cocaïne, et la vieillesse parisienne qui s’y rendait pour la petite B. qui restait allongée sur son lit dans un état comateux, près de son proxénète.
On va sans doute s’indigner que je raconte cela : n’est-ce pas plutôt contre le salopard qui a tué B. à petit feu qu’il faudrait s’indigner ?
* * *
Je pense être bien placé pour évoquer la pédophilie : j’en ai eu un aperçu très tôt dans ma vie. Dès mon enfance, j’ai entendu parler de ce fléau qui frappe le Maroc. Mon père n’arrêtait pas d’en parler à table avec ma mère ou parfois avec des amis sûrs et fidèles, lorsqu’il critiquait les méfaits de la colonie française au Maroc. Et moi je tendais bien les oreilles… D’ailleurs il n’a pas hésité à dénoncer au résident français au Maroc trois de ses amis quand il a appris qu’ils avaient essayé de m’embarquer dans leurs déviances sexuelles.
Après s’être infiltrés dans l’entourage de mon père, ces monstres ont essayé à plusieurs reprises de m’attirer dans leurs filets dès qu’ils se trouvaient seuls avec moi, avec des petits cadeaux ou quelques pièces de monnaie. Je refusais poliment leurs invitations malsaines ainsi que leurs petits cadeaux, que fort à propos mon père m’avait interdit d’accepter : « Gérard, m’avait-il dit à maintes reprises, tu ne dois rien accepter d’un homme, quel qu’il soit et même si c’est un ami, tu comprends ? »
Non je ne comprenais pas encore, mais j’obéissais aux ordres de mon père et fort heureusement. Dans les années 1950, les pédophiles pullulaient dans tous les milieux au Maroc. Surtout les chasseurs d’enfants qui faisaient cinquante fois le tour de la ville en camionnette. Ils passaient leurs journées à chercher des proies qu’ils revendaient à de vieilles « entremetteuses » qui se chargeaient de les revendre à leur tour.
Mon père m’avait mis au courant, mais pour moi ce n’était qu’une manière pour lui de me retenir à la maison. Jusqu’au jour où, ayant bravé les interdits paternels, je fus poursuivi par deux hommes qui, en me voyant marcher seul dans la rue, surgirent d’une camionnette qui roulait doucement derrière moi. Prenant mes jambes à mon coup, je me mis à courir comme un lièvre en direction de la maison et là, alors que j’étais à deux pas de chez moi, ma mère qui était sortie me chercher, pistolet à la main et balle au canon, voyant ces gens courir après moi, leur tira dessus… L’un d’eux tomba, l’autre fit demi-tour et réussit à s’enfuir.
Ce jour-là, après une immense frayeur, je pris la mesure du danger. Et depuis lors, mon père engagea un garde du corps pour m’emmener à l’école et me ramener à la maison d’où je ne sortais plus jusqu’au lendemain.
Après cet incident, une enquête fut ouverte par l’armée française, qui, après avoir décrété un couvre-feu à partir de cinq heures du soir pour les enfants, arrêta une bonne centaine de pédophiles qui furent fusillés sans jugement sur la place publique, démantelant ainsi un immense réseau de déviants sexuels qui sévissait depuis des années dans la région de Marrakech. Depuis j’ai conçu une haine viscérale pour ces horribles personnages qui ne méritent aucune pitié de la part de la société.
Plus tard, après avoir quitté le Maroc, quand il m’arrivait de revenir à Tanger pour voir mes parents qui étaient restés là-bas, il m’arrivait d’entendre ces histoires d’Européens qui venaient au Maroc pour corrompre sexuellement et matériellement des enfants encore en âge de jouer aux billes et à la poupée pour en faire de futurs prostitués…
Ils profitaient de la complicité de Marocaines qui vivaient en marge de la société et de la morale, et se chargeaient de leur apporter soit leurs propres enfants, soit les enfants de leurs voisins ou de leurs amis, quand elles ne fournissaient pas des prostituées aux riches commerçants de la ville et à certains touristes. Ces femmes qui ne vivaient que de la misère des autres pullulaient au Maroc, au point qu’on les appelait des « kawouadas », en d’autres termes des mères maquerelles. Elles négociaient, louaient ou achetaient, le plus souvent pour de riches Français, l’accord de parents qui, voyant dans la « location » provisoire de leurs enfants à de bons Français un moyen de sortir de leur misère, acceptaient de se séparer de leurs enfants pour un temps, parfois même définitivement.
Bien des célébrités françaises ont eu ou ont encore une maison au Maroc. Par exemple, le célèbre acteur A. Dans les années 19 70 les allées et venues constantes de jeunes mineurs se faisaient au vu et au su de tous les voisins qui considéraient ça d’un très mauvais œil, surtout venant d’un homme aussi célèbre. Ils étaient excédés par la fréquentation assidue de la villa par ces jeunes garçons, tant et si bien qu’un jour les langues commencèrent à se délier jusqu’à ce que toute la ville en parle. Au point de devenir embarrassant pour certains policiers marocains que A. arrosait pour qu’ils ferment les yeux. La police finit par lui demander, avant que le scandale n’éclate et que le roi Hassan II s’en mêle, de quitter le pays avec armes et bagages, sans tarder. Il mit sa maison en vente et quitta effectivement le Maroc avant que le ciel marocain ne lui tombe sur la tête.
Beaucoup de Français ont continué à sévir dans ce pays, pour la plupart des gens du show-business parisien, du monde glauque de la mode ou du monde pourri de la politique. Quelques acteurs, attirés par la manne des petites fesses enfantines à bon marché, se sont installés dans d’immenses et luxueuses propriétés à Marrakech, la ville des pédophiles par excellence.
Ensuite on a vu des politiciens de renom, tel le ministre déjà évoqué, un ex-révolutionnaire, des acteurs tels Jean Marais ou Jean-Claude Brialy, et de grands couturiers aussi comme Yves Saint Laurent, à qui j’ai eu le « privilège » de fournir de la coke.
* * *
Voici une dernière histoire qui démontre bien l’hypocrisie et la duplicité des puissants de ce monde concernant la pédophilie, qui est officiellement condamnée, mais parfois instrumentalisée.
Hassan II était un roi très intelligent et prévoyant. Il redoutait (avec quelques raisons) de subir un coup d’État, qui viendrait à coup sûr de l’armée de l’air. En cas d’échec, les mutins ne pourraient s’enfuir qu’en Espagne ou à Gibraltar, pour y demander l’asile politique. A priori, Hassan II ne pouvait compter sur l’Espagne ou l’Angleterre pour enfreindre leurs propres lois régissant l’asile politique. Quant à la France, difficile de faire pression sur elle pour qu’elle influence les deux pays, d’autant que le roi avait refusé de lui livrer son chef des services secrets, Mohamed Oufkir, après l’affaire Ben Barka.
L’Angleterre avait un talon d’Achille : Gibraltar. Coincé entre l’Espagne et le Maroc, approvisionné en eau potable, en nourriture et en ouvriers par ce dernier, Gibraltar était très vulnérable car l’Espagne qui cherchait à le récupérer l’assiégeait économiquement. La reine d’Angleterre ne pouvait donc pas se permettre de se fâcher avec le roi du Maroc.
Hassan savait que son frère, le prince Moulay Abdallah, qu’il faisait filer par sa police personnelle, fréquentait un hôtel de Tanger, lequel faisait aussi office de discothèque, de bar et de bordel pour des people pédophiles du monde entier.
Il le fit appeler.
– Frère, lui dit-il, je vais te confier une mission de la plus haute importance, es-tu prêt à l’accepter ?
– ça dépend de la teneur de la mission.
– Tu connais le bar de Michel, le Français, à Tanger ?
– Oui, pourquoi ?
– Parce que cet endroit est un bordel pour pédophiles étrangers richissimes.
– Je le sais et alors ?
– Eh bien cela me ferait plaisir si tu arrivais à convaincre Michel d’installer des caméras dans toutes les chambres et de nous faire parvenir les films toutes les semaines.
– Ça ne va pas être facile, cet homme-là est à cheval sur la protection de ses clients…
– Eh bien fais-lui comprendre que moi je suis à cheval sur la loi et en particulier sur celle qui interdit la pédophilie au Maroc, et qu’en cas de procès pour pédophilie, ce sera la peine de mort pour lui. Je sais qu’il compte sur ton aide en cas de problème et qu’il te graisse la patte depuis l’ouverture de son bordel. Mais si tu es puissant, c’est parce que tu es mon frère et parce que je le veux bien. Mais ne l’oublie pas, le patron au Maroc c’est moi, et si je veux embastiller Michel demain ce sera fait avec ou sans ton consentement, compris ?
– Compris !
Lui avait compris, mais pas Michel, qui refusa catégoriquement de filmer ses clients.
Et Hassan II d’appeler ses policiers : « Vous allez de ce pas à Tanger arrêter le patron de l’hôtel Dolce Vita et le mettre en prison pour viol et tentative de viol sur mineurs.
Michel fut condamné à trois ans de prison et incarcéré dans la prison de Malabata, réputée comme étant la pire du Maroc après celle de Tazmamart. Tout ceci fut raconté par Michel lui-même à mon père, alors médecin-chef de la province qui lui rendit visite en prison.
Michel finit par céder au chantage et bénéficia d’une grâce royale.
Les jours qui suivirent, des techniciens français vinrent lui rendre visite à son hôtel pour installer des caméras.
Ainsi, le monarque put constituer une formidable collection d’images très compromettantes sur beaucoup de grands pédophiles de ce monde.
C’est en 1972 que survint le coup d’État tant redouté, mené par le général Oufkir et quelques officiers aviateurs, qui ratèrent leur coup et se réfugièrent à Gibraltar, où ils demandèrent l’asile politique.
Comme prévu, la Grande-Bretagne refusa de les renvoyer au Maroc. Si elle remettait les pilotes à leur souverain, ils seraient aussitôt fusillés.
Selon ce que m’a confié mon père, Hassan II envoya alors à Buckingham Palace quelques photos où l’on pouvait voir au moins un membre de la famille royale en pleine action avec des mineurs… « Je vous donne quarante-huit heures pour me renvoyer mes aviateurs sinon ces photos seront publiées dans la presse internationale. »
Quarante-huit heures plus tard, les aviateurs marocains rentrèrent au Maroc menottés et furent accueillis à Tanger par le roi en personne qui ne cachait pas sa satisfaction. La partie d’échecs venait de se terminer, par échec et mat à la reine pour une fois.