La population

La population mondiale est restée stable au cours du premier millénaire et n’a atteint un milliard d’habitants qu’en 1800. C’est à cette époque que Malthus publie, en 1798, son essai où il prédit que la Terre n’aura pas assez de ressources pour faire face à l’augmentation de la population. Mais à partir du XIXe siècle elle a connu une croissance ininterrompue : 1,7 milliard en 1900 ; 2 milliards en 1925 ; 4 milliards en 1975 ; 7 milliards en 2012. Cette croissance globale ne doit pas cacher les différences selon les continents.

Selon les dernières évaluations démographiques, la planète devrait abriter une population de 9,5 milliards d’habitants en 2050 avant, vraisemblablement, de se stabiliser. Mais 96 % de l’essor démographique dans la période 2000-2050 concernerait les pays du Sud, les pays du Nord stagnant ou même déclinant, à l’exception notable des États-Unis. Ces derniers continueront en effet de bénéficier de l’apport d’une immigration régulière.

L’Asie sera de plus en plus
le centre de gravité mondiale
avec 5,3 milliards d’habitants en 2050

On est loin des prévisions émises par les démographes dans les années 1960-1981 qui annonçaient, à l’horizon 2050, une population mondiale comprise entre 25 et 50 milliards d’habitants !

Le continent africain sur la période 2000-2050 devrait être le seul à connaître un accroissement de sa part relative de population. Le nombre d’Africains devant doubler sur cette période. L’Asie sera de plus en plus le centre de gravité mondiale avec 5,3 milliards d’habitants, 60 % de la population mondiale ; l’Inde devant à terme « doubler » la Chine avec 1,6 milliard d’habitants contre 1,5 milliard. L’Europe est menacée de devenir un nain démographique puisqu’elle ne représentera plus que 7 % de la population mondiale contre 10 % en 2000. La Russie représente un cas extrême de déclin démographique rapide, la population russe ne cessant de décroître. Passant de 148 millions d’habitants en 1989 à 143 millions en 2005 avec des prévisions de 101 millions en 2050. La Russie passerait ainsi du 6e au 18e rang mondial. Le Japon devrait également perdre 25 % de sa population d’ici 2050. Dans la plupart des pays, la fertilité devrait tomber en dessous de 2,1 enfants par femme (seuil de renouvellement des générations) vers 2025, surtout dans les sociétés où le travail des femmes et le fait d’avoir des enfants sont difficilement compatibles. On risque donc de passer de la peur d’une éventuelle surpopulation mondiale à des préoccupations concernant le vieillissement voir la réduction de la population. Il est probable que les deux types de problèmes se cumulent.