Les migrations internationales

Selon l’ONU, le migrant est une personne qui s’est installée dans un pays autre que celui dont il est citoyen depuis au moins un an.

Les modifications du climat pourraient causer des migrations écologiques

Sans remonter à ce que l’on appelait autrefois les « grandes invasions » du Haut Moyen Âge, (Ve-Xe siècle), on peut distinguer trois grandes époques dans les migrations internationales. Aux XVIe et XVIIe siècles, les flux migratoires se développent parallèlement à l’essor du commerce et de la colonisation. Sur des motivations commerciales (les comptoirs) ou religieuses (les missionnaires) se greffent des migrations volontaires de peuplement et de conquête coloniale des Européens. Il y a également des migrations forcées destinées à couvrir les besoins en population et en force de travail dans les colonies.

L’industrialisation du XIXe siècle accélère les flux migratoires. Les transports deviennent moins coûteux et plus faciles. Les dépressions économiques ou les famines en Europe entraînent des flux de départs importants. 60 millions d’Européens (mais très peu de Français) vont s’établir en Amérique au cours du XIXe siècle. À la fin du XIXe siècle, de nombreux Chinois émigrent également aux États-Unis. À l’aube de la Première Guerre mondiale, les migrants représentent 5 % de la population. Les flux migratoires vont se ralentir dans la première moitié du XXe siècle. La Première Guerre mondiale puis la crise de 1929 suscitent des réactions nationalistes qui rendent les migrations moins faciles ou impossibles. Celles-ci repartent à la hausse dans les années 1950. En 1965, les migrants sont 75 millions, ils atteignent 240 millions en 2015, soit 3 % de la population mondiale.

Désormais, ce sont les pays du Sud qui fournissent l’essentiel de la population migrante, pour des raisons économiques, ou d’insécurité.

Du XIXe au XXe siècles, les flux migratoires se sont en effet inversés. De Nord-Sud ou Nord-Nord, ils sont devenus Sud-Nord et Sud-Sud. Les pays d’émigration sont devenus des pays d’immigration à l’exception des États-Unis. La motivation des migrants reste principalement économique : on fuit la misère. On recherche une vie meilleure. Aux migrants économiques il faut ajouter les réfugiés et déplacés du fait de conflits. Pour 240 millions de migrants, on en compte 97 millions Sud-Nord, 74 millions Sud-Sud, 40 millions Nord-Sud et 37 millions Nord-Nord. 63 % des migrants résident dans les pays développés. Les États-Unis restent le premier pays d’immigration du monde avec 35 millions de résidents nés à l’étranger, soit 12 % de la population américaine. Le problème de la « fuite des cerveaux » se pose avec une acuité nouvelle : la main-d’œuvre qualifiée des pays du Sud a plus d’opportunités au Nord. Mais cet exode de la main-d’œuvre qualifiée rend le développement du Sud encore plus problématique. Il faut également noter le développement d’un nouveau type d’immigration temporaire, celle des étudiants étrangers inscrits dans les universités des pays développés, immigration à la fois Sud-Nord et Nord-Nord. Enfin, les modifications du climat pourraient entraîner dans les décennies à venir des migrations et des réfugiés écologiques.