Le tourisme

L’organisation mondiale du tourisme définit le tourisme international comme l’ensemble des déplacements de personnes franchissant une frontière pour une durée d’au moins 24 heures dans un autre but que professionnel. Depuis la seconde moitié du XXe siècle, le tourisme a connu un développement considérable au point de devenir un phénomène de masse. Le développement des transports, la diminution de leur coût, l’allongement du temps libre, l’ouverture des frontières a facilité son essor au point d’en faire un élément de la mondialisation. On est passé de 25 millions de touristes internationaux en 1950, à 280 millions en 1980, 440 millions en 1990, pour arriver à plus de 900 millions aujourd’hui. Le secteur représente 11 % du PIB mondial au-delà du tourisme intrarégional. Il se fait essentiellement du Nord vers le Sud, à rebours des phénomènes migratoires. Il subit également moins de restriction. L’aire méditerranéenne est la première du monde avec 40 % des flux, suivie par l’aire méso-américaine, Amérique centrale et Caraïbes, enfin l’aire Asie-Pacifique qui bénéficie du fort développement chinois.

Le plus grand secteur économique non gouvernemental

Il s’agit du plus grand secteur économique non gouvernemental du monde. Pour les pays pauvres, le tourisme est d’une importance économique cruciale. Pour 46 des 49 pays les moins avancés, c’est même la première source de devises étrangères. L’activité touristique est également extrêmement attrayante économiquement pour des pays émergents ou développés. Son impact est direct et touche en profondeur la société d’accueil financièrement, humainement et en termes de création d’emplois. Ainsi, après le tsunami de Noël 2005, les pays asiatiques estimaient que la principale aide résidait dans le retour en masse des touristes.

Le tourisme sert-il de caution aux régimes non démocratiques ? L’ouverture d’un pays au tourisme se traduit par un moins grand contrôle social de la population. Les régimes les plus autoritaires ont du mal à accepter la présence d’étrangers. Du temps de la guerre froide, les rares visiteurs qui venaient dans les pays communistes étaient strictement encadrés et surveillés, de peur qu’ils n’entrent en contact avec la population ou, pis encore, avec des opposants.

Le risque terroriste fait planer une menace majeure sur le tourisme par exemple dans les pays arabes. Les mouvements terroristes veulent s’attaquer à l’une des ressources en devises d’un État afin de le déstabiliser. Mais on constate qu’il y a une accoutumance au danger. Le public a ainsi de plus en plus intégré le risque terroriste, qui, par ailleurs, peut frapper partout, y compris dans les villes occidentales, comme on l’a vu à New York, Madrid, Londres ou Paris.

Aussi, les risques sanitaires, les accidents de transport ou lors d’activités sportives, pour être moins spectaculaires, font en fait plus de morts que le terrorisme. Si une menace pèse sur le tourisme à l’avenir, c’est la montée en puissance du souci de l’environnement. Les sites et les organisations touristiques devront s’y adapter pour préserver les nombreux lieux mis en danger par le tourisme de masse. Les déplacements de masse en avion sont polluants et sources de nuisances. Si à l’avenir, les transports aériens ne parviennent pas à modérer leur consommation d’énergie, ils redeviendront chers en plus d’être contestés au nom de la lutte contre le réchauffement climatique.