Le pétrole, le gaz et les hydrocarbures
non conventionnels

Le XXe siècle aura largement été celui du pétrole, « l’or noir », source d’énergie vitale pour le développement économique. Pétrole et gaz couvrent 60 % des besoins énergétiques planétaires. Les ressources en énergies fossiles sont inégalement réparties géographiquement, souvent concentrées dans des zones géopolitiques instables. 65 % des réserves de pétrole et 35 % des réserves de gaz sont situées au Moyen-Orient.

Les réserves connues seront épuisées dans 40 à 70 ans

Pour les États producteurs, la possession de ressources pétrolières est un extraordinaire atout, une source de richesse. Mais la « rente pétrolière » n’a pas toujours permis le développement économique. Elle suscite par ailleurs la convoitise des pays consommateurs. Les marges de manœuvre politique et diplomatique des pays producteurs sont réduites. On peut d’ailleurs se demander si l’instabilité stratégique du Moyen-Orient n’est pas en partie due à la richesse de son sous-sol et à l’intérêt qu’il suscite. Les tensions géopolitiques actuelles ont souvent une composante pétrolière ou gazière : guerre d’Irak, bras de fer avec l’Iran, tensions autour du Venezuela, remontée en puissance de la Russie grâce à la possession de 30 % des réserves mondiales de gaz et de 10 % du pétrole. Les puissances occidentales et asiatiques qui dominent l’économie mondiale, nouveaux pôles du monde, mise à part la Russie, ne disposent pas de ressources énergétiques suffisantes pour combler leurs besoins et dépendent donc de fournisseurs extérieurs.

Les États-Unis, qui représentent 5 % de la population mondiale, consomment 25 % du pétrole. Cela explique l’ampleur de leur présence stratégique dans le golfe Arabo-persique depuis des décennies.

Après la guerre du Kippour de 1974, les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) avaient quadruplé les prix nets et agité provisoirement la menace d’un embargo. Mais producteurs – qui souvent n’ont guère d’autres sources de financement – et consommateurs ont partie liée, les premiers ayant besoin des achats des seconds

La compétition pour s’approprier les ressources énergétiques est d’autant plus vive que la demande mondiale augmente. L’arrivée et la montée en puissance de nouveaux consommateurs (Chine, Inde), les facteurs géopolitiques (guerres d’Irak, tensions autour de l’Iran) et la raréfaction redoutée des réserves ont longtemps été un facteur constant d’augmentation des prix (sauf en 2007-2008). Le pétrole est passé de 14 dollars le baril, à la fin des années 1990, à près de 100 dollars début 2008. Mais en 2014-2015 un mouvement de baisse s’est enclenché suite à la baisse de la demande chinoise, au ralentissement de la croissance et à l’extraordinaire développement aux États-Unis de l’utilisation du gaz de schiste et des sables bitumeux. Le pétrole est descendu à moins de 60 dollars début 2014 et à 53,64 dollars en juillet 2015. L’Arabie ne veut pas augmenter sa production pour faire remonter les prix car elle souhaite d’abord casser l’économie du gaz de schiste. La Chine a doublé sa consommation au cours des dix dernières années et devient ainsi un concurrent des États-Unis et de l’Europe pour son approvisionnement énergétique. L’Inde est également largement importatrice pour répondre aux besoins de sa croissance.