L’eau

L’eau douce est indispensable à la vie. Les premières civilisations se sont constituées au bord de grands fleuves : Tigre, Euphrate, Nil, Indus, Brahmapoutre, grands fleuves chinois. Les ressources en eau douce sont inégalement réparties dans le monde. Il y a toujours eu des pénuries d’eau ou des phénomènes de désertification ou de salinisation qui parfois expliquent l’extinction de certaines civilisations, par exemple en Mésopotamie. Globalement il y a plus d’eau en circulation sur la planète dans les périodes chaudes que froides – du fait de la fonte l’eau stockée dans les calottes polaires et dans les glaciers.

Aujourd’hui, la pénurie d’eau, ou plutôt d’eau potable, menace l’humanité pour diverses raisons. La croissance démographique (6,7 milliards d’habitants en 2008, 9,5 milliards estimés en 2050), la concentration démographique dans les villes (50 % de la population) et sur les côtes augmentent à la fois la demande (mode de vie urbain beaucoup plus consommateur d’eau que le mode de vie rural) et la pollution, du fait aussi des rejets. Dans les zones rurales et en général dans les pays pauvres, la pollution des eaux est la source de très nombreuses maladies et d’une mortalité précoce.

La pénurie d’eau potable
menace l’humanité

D’une façon générale, la modernisation et l’occidentalisation des modes de vie, y compris le gaspillage d’eau qui en est une partie intégrante – Las Vegas captant les ressources en eau de trois États des Rocheuses ; consommation quotidienne d’un Américain : 600 litres, d’un Malien : 15 litres –, augmentent dans des proportions considérables la consommation d’eau et le risque de pénurie.

Le recours massif aux produits chimiques et aux pesticides a durablement pollué une grande partie des ressources en eaux des zones peuplées et économiquement développées du monde, y compris les eaux profondes et les nappes phréatiques. Le coût du traitement et de la dépollution de ces eaux est croissant.

Dans les zones les plus arides de la zone intertropicale d’Afrique, du Moyen-Orient ou d’Asie centrale, la pénurie d’eau au sens premier du terme pourrait occasionner des tensions voire des conflits sur la propriété ou l’exploitation de l’eau, des rivières, des fleuves, et des lacs. Ponctuellement les pénuries pourraient devenir tragiques et provoquer de vrais affrontements. De plus en plus de pays secs du monde (Émirats, Australie) devront avoir recours au dessalement, jusqu’à aujourd’hui coûteux et consommateur en énergie.

Les pays pauvres, souvent situés dans les zones intertropicales souffriront particulièrement de ces pénuries. Et partout, les populations à faible revenu souffriront de l’augmentation prévisible du prix de l’eau.

Le XXIe siècle verra-t-il éclater des conflits menés exclusivement pour l’eau ? Jusqu’ici, des configurations belliqueuses ont pu mettre en valeur l’importance de cette ressource – Guerre des Six Jours de 1967, tensions sénégalo-mauritaniennes en 1989. Mais le facteur hydraulique n’était alors qu’un critère parmi d’autres.

La gestion des ressources limitées en eau potable devrait rendre obligatoire une coopération plus étroite des États.