Après les attentats du 11 septembre 2001, les Occidentaux, à la suite des Américains, considèrent « le terrorisme international » (ou islamiste) comme la principale menace pesant sur leur sécurité et sur celle du monde. Les États-Unis sont stupéfiés et traumatisés d’être attaqués pour la première fois sur leur territoire continental alors qu’ils sont au fait de leur puissance et se croient sans adversaires dangereux depuis la disparition de la menace soviétique. Pour certains Occidentaux, le terrorisme international succède alors au communisme comme ennemi principal. Le Président GW Bush évoque la « guerre contre le terrorisme ». La situation est plus complexe : le terrorisme est une technique d’action par des frappes en général aveugles pour – terroriser – et non une entité ni un programme.
L’impact psychologique
et médiatique du terrorisme
est gigantesque
Une majorité de pays dans le monde à commencer par les Occidentaux, la Russie les arabo-musulmans admettent que le terrorisme est une menace majeure. En 20 ans, le nombre de victimes du terrorisme dans le monde est passé de 2 000 à 3 000 à environ 20 à 30 000. Si le terrorisme actuel est pour l’essentiel islamiste, cela n’a pas toujours été le cas (à part la secte iranienne médiévale des Hashishin qui a donné le mot « assassins »). Le terme apparaît avec la période de « Terreur » jacobine en 1793, pendant la phase radicale de la révolution française. Il s’agit alors d’une terreur d’État. Au XIXe siècle en Russie et en France, les attentats sont le fait d’anarchistes. En 1914, c’est un attentat nationaliste serbe à Sarajevo qui va servir de déclencheur de l’engrenage qui va conduire à la Première Guerre mondiale. Dans la deuxième partie du XXe siècle, les attentats terroristes sont déclenchés par de nombreux mouvements indépendantistes ou sécessionnistes ou même de mouvements gauchistes, radicaux en Europe occidentale.
Des controverses théoriques ou politiques existent sur la définition exacte du terrorisme. Elle peut être présentée comme l’arme des faibles. «Résistants» ou «terroristes», cela dépend des contextes… et du résultat. Il s’agit cependant toujours de violences aveugles pour terroriser telle ou telle population, tel ou tel gouvernement ou pays, mais on parle aussi parfois de «terrorisme d’État».
Dans la période récente, les musulmans sont les principales victimes du terrorisme islamiste : ces deux dernières années, 80 % des victimes ont été frappées en Irak, en Syrie au Yémen, en Afghanistan, au Pakistan et au Nigéria.
L’impact psychologique et médiatique du terrorisme dans des sociétés modernes est gigantesque. Il impressionne les sociétés occidentales, qui ne sont pas les plus touchées, mais qui se croyaient débarrassées depuis longtemps de menaces de guerres sur leur territoire, et qui se sentaient invulnérables. Le coût psychologique est sans commune mesure avec leur impact réel : les attentats du 11 septembre n’auraient coûté « que » 500 000 $, montant à comparer avec les coûts économiques (assurance, reconstruction) = 50 milliards de $, soit l’équivalent du coût d’un ouragan très violent en Floride. Le but des terroristes est que personne ne se sente protégé.
Le terrorisme est évidemment condamné par tous les gouvernements même non-démocratiques, et toutes les sociétés civiles. Il peut terroriser, paralyser, désorganiser, mais il suscite aussi beaucoup de réactions…
Mieux se protéger des menaces terroristes est une chose, mais éradiquer le recours au terrorisme par les islamistes djihadistes fanatisés qui prétendent agir au nom de l’Islam, supposera une contre-attaque de longue durée de tous les pays concernés. Elle devra être politique, économique, culturelle, sociale, éducative et théologique pour tarir les ressources, les soutiens et les viviers des terroristes.