Sa défaite finale au terme de la guerre de Cent Ans, au XVe siècle, marque la fin des possessions de l’Angleterre sur le continent. Le pays va alors s’étendre dans les îles britanniques en Irlande (1541), en Écosse (en deux temps : 1603 et 1707) et outre-mer. À la veille de la Révolution française, le royaume britannique est affaibli par la perte de ses colonies américaines. Plus tard, son caractère insulaire le protège de la conquête napoléonienne. La Grande-Bretagne veille, si possible sans intervenir, tout au long du XIXe siècle, au maintien d’un équilibre entre les puissances européennes continentales afin qu’aucune ne domine. C’est le splendide isolement mais elle poursuit son expansion coloniale et commerciale dans le reste du monde et devient au XIXe siècle la première puissance commerciale et industrielle mondiale. La livre sterling est la monnaie d’échange internationale. C’est la mondialisation britannique.
La Grande-Bretagne adopte
un profil plus bas sur le plan international
Face à la menace allemande, elle se rapproche de la France en concluant l’entente cordiale en 1904. Après la Première Guerre mondiale, sa suprématie est de plus en plus concurrencée par les États-Unis. Après la Seconde Guerre mondiale, durablement affaiblie elle doit affronter la perte de son empire colonial et de sa prééminence, commerciale et maritime. Afin de rétablir un nouvel équilibre continental européen face à la menace soviétique, W. Churchill obtient pour la France une zone d’occupation en Allemagne et un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. L’injonction américaine de mettre fin, en 1956, à l’expédition de Suez lui fait comprendre qu’elle n’a plus les moyens de mener seule une opération stratégique d’envergure sans le soutien, et encore moins contre Washington. Elle se tient à l’écart de la construction européenne dans laquelle elle voit un risque de dilution de son identité et de ses intérêts et entend préserver sa « relation spéciale » avec les États-Unis. Elle espère, en effet, que ses liens historiques, la communauté philosophique et linguistique entre les deux nations, et l’influence que peuvent exercer ses Premiers ministres sur les Présidents américains, sont un multiplicateur d’influence pour elle. Elle se résigne finalement à rejoindre la construction européenne, en 1973, dont elle reste un partenaire réticent tout en conservant des liens spécifiques avec les pays du Commonwealth. Pendant la guerre d’Irak, le suivisme de Tony Blair, à l’égard des États-Unis considéré comme aveugle, provoque un vrai trouble. L’influence de Londres sur Washington se révèle illusoire. La Grande-Bretagne est confrontée au discrédit qui frappe les pays qui se sont lancés dans cette guerre, mais elle estime avoir toujours un rôle capital d’intermédiaire entre les États-Unis et les autres pays européens. D’autant que Londres est le hub de la finance mondiale et veut le rester, même après la grande crise qui éclate en 2008. Dans les années 2010 la Grande-Bretagne de David Cameron, confrontée à de nombreux problèmes internes (Écosse, montée dans l’opinion du désir de sortir de l’Europe) adopte un profil plus bas sur le plan international, sauf en Lybie en 2011.