Le territoire belge et par extension celui du Benelux ont vu s’affronter les grandes forces antagonistes à l’œuvre au cours de l’histoire européenne. Son contrôle a permis à Napoléon de mettre en place l’embargo contre la Grande-Bretagne. Son envahissement éclair fut la base des plans allemands au cours des deux guerres mondiales pour vaincre l’armée française.
Au bord de l’éclatement,
l’Europe reste une bouée de secours
Créée en 1830 par le « Concert européen », la Belgique possède un important passé africain. L’actuelle République démocratique du Congo est issue du Congo, devenu belge en 1885 ; le Rwanda et le Burundi ont été confiés à la Belgique après le démantèlement de l’empire colonial allemand en 1919. Avant son indépendance, le Congo a été une source de richesses pour la monarchie belge dont il était la propriété. Il est devenu une source de problèmes graves après l’indépendance, mais aussi du fait de la déliquescence du régime Mobutu par la suite.
La Belgique est très engagée dans la construction européenne, en laquelle elle voit une protection et une façon de peser au niveau international plus que son faible poids ne le lui permettrait. Elle a été l’un des membres fondateurs de l’Union de l’Europe occidentale dès 1948, puis du traité de Rome en 1957. Elle abrite aujourd’hui le siège des institutions européennes, celui de l’OTAN et son économie est complètement insérée dans celle de l’Union européenne. Sur le plan intérieur, la division entre Wallons et Flamands, qui menace l’unité du pays, n’aurait peut-être pas été si loin sans cette impression de sécurité procurée par le « toit commun » européen. Les Belges disent vouloir que l’Europe devienne un acteur global. L’importance de Bruxelles tient beaucoup à son rôle de capitale de l’Union.
Les controverses plus ou moins justifiées sur le génocide rwandais de 1994 ont indirectement éclaboussé l’ancienne puissance coloniale belge (comme d’ailleurs la France, l’ONU et l’OUA). À la fin des années 1990, le parlement belge a voulu donner à la Belgique le rôle de champion d’une diplomatie morale fondée sur l’éthique dans les rapports internationaux, le combat contre la violation des droits de l’homme, la lutte conte l’impunité ou l’exploitation abusive des ressources naturelles et des matières premières. La Belgique s’est alors dotée d’une loi dite de « compétence universelle » qui permettait à tout un chacun de porter plainte auprès des juridictions belges contre une personnalité internationale à laquelle des crimes étaient reprochés même sans lien avéré avec la Belgique. Cette position juridique intenable, source de tensions avec de nombreux pays, a été ensuite amendée (comme ce fut le cas aussi en Espagne).