La Suisse

La neutralité de la Suisse a été proclamée en 1515, elle est ensuite reconnue par les puissances européennes lors du congrès de Vienne en 1815. Mais neutralité ne signifie pas isolationnisme, ni absence de la scène internationale.

La Suisse se veut un pays
avec une activité diplomatique intense

La Suisse se veut, au contraire, un pays avec une activité diplomatique intense, engagée dans les affaires internationales, et ce bien avant le phénomène de mondialisation.

Sa neutralité et sa position centrale en Europe lui ont permis d’accueillir les sièges de nombreuses organisations internationales : le Comité international de la Croix-Rouge dès sa création en 1863, la Société des Nations en 1920. Elle est le siège de 200 organisations internationales (OMC, HCR, OIT, CNUCED, OMS, ONUSIDA, etc.) et les ambassades de 170 pays s’y sont installées. À l’instar des organisations internationales, de nombreux organismes ont leur siège en Suisse ou une représentation importante, dont le CIO, la FIFA.

Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, son statut international particulier a fait d’elle le pays hôte de nombreuses négociations ou rencontres diplomatiques ayant lieu en « terrain neutre », facilitant les contacts entre puissances rivales ou parties à un conflit. On ne compte plus les « accords de Genève » conclus dans cette ville, souvent sous les auspices de la diplomatie suisse. Cette dernière est toujours prête à jouer un rôle de médiateur international.

Ses liens avec la Croix-Rouge internationale lui ont donné une longue tradition d’engagement humanitaire.

Neutralité, fédéralisme et démocratie directe (référendum d’initiative populaire) forment ce qui est qualifié par les Suisses de « triangle identitaire national. »

Après avoir longtemps refusé d’adhérer à l’ONU, la Suisse rejoint l’organisation mondiale en 2002, suite à un référendum adopté à une faible majorité.

La Suisse craint d’être isolée face à la montée en puissance de la construction européenne mais n’entend pas pour autant la rejoindre. Les Suisses parlent d’une « intégration non adhésive », favorisant les échanges économiques sans porter atteinte à la souveraineté nationale, et refusant un processus d’intégration politique. La Suisse a signé un accord d’association avec l’AELE (Association européenne de libre-échange) en 1961 et des accords de libre-échange en 1972.

Le développement de l’Union européenne (UE) a cependant renforcé les interrogations de la Suisse, mais le référendum prévoyant d’entamer des négociations d’adhésion a été rejeté par le peuple suisse à 76 % des voix en 2001.

Afin de n’être pas coupée des pays de l’UE et sous la pression des effets de la crise de 2008 et de la révélation de scandales liés à la fraude fiscale, la Suisse a accepté de lever le secret bancaire, ainsi que l’échange d’informations en matière fiscale avec les pays de l’OCDE. L’opacité bancaire, qui a longtemps représenté un atout, est désormais vécue comme trop négative pour l’image du pays. Par ailleurs, en 2014, les Suisses ont voté par référendum contre « l’immigration massive », ce qui pose des problèmes compte tenu des accords de libre circulation UE-Suisse. Des négociations sont en cours à ce sujet depuis.