Samuel

ILS appelleraient cet archipel volant Iristan, le pays des iris sauvages — nous les aidions à collectionner les cartes qui serviraient à confectionner ce patchwork bariolé, mais nous ne l’avons jamais vu planer dans le ciel : Walid cessa soudain de venir se fournir en papier et nous l’avions complètement perdu de vue jusqu’au jour où j’appris sa mort dans les journaux. Dès que l’affaire Al-Isra, comme on l’appelait déjà, s’invita à la Une des quotidiens étrangers, des sites d’information, des réseaux sociaux, et fit ainsi le tour du monde, Van Hees de Heen me convoqua dans son bureau et me confia une nouvelle mission qui me changerait grandement, dit-il, de mon train-train quotidien et de mon fastidieux travail de scribe égyptien. Une fois n’était pas coutume, mon titre un peu ronflant d’observateur des Nations unies prendrait tout son sens, étant donné que pour l’instant je m’étais contenté de lorgner les choses à distance, par écrans interposés, dans la longue-vue de mes logiciels de cartographie, triant les photos satellite que l’armée voulait bien nous céder contre de jolies sommes bien rondelettes, numérisant les cartes sur mon écran, complétant une légende inachevée, corrigeant au jour le jour les informations fournies, localisant les dernières implantations sauvages de cette ruée vers l’Orient, vérifiant ici la percée d’une nouvelle route de contournement, là que l’érection du dernier tronçon d’une énième barrière de séparation, toujours plus loin vers l’est, respectait le tracé planifié le mois précédent — observant à distance, oui, que la terre grisaillait à vue d’œil, se hachurait de plus en plus, mais n’allant jamais vérifier sur place si ces données factuelles que les autorités me fournissaient par courriel ou sur papier glacé concordaient avec les indignations répétées des ONG et les lettres désespérées que les riverains nous adressaient comme on jette une bouteille à la mer, sans croire une seule seconde que leurs protestations seraient suivies d’effets.

Puisque vous l’avez bien connu, ce Walid Al-Isra, vous allez enquêter sur sa disparition ! Ainsi m’était confiée ma première mission de terrain. Car, pour reprendre les mots de Van Hees de Heen, il y avait urgence à faire la lumière sur cet imbroglio abracadabrant — dès que ce type ouvrait la bouche, on croyait toujours qu’il jouait au Scrabble, tant il affectionnait, en parfait diplomate à binocles et particule, les mots rares, compliqués, interminables —, et au passage il en profitait pour me passer un savon, je vous avais pourtant prévenu, camarade, je savais, nous savions tous, au bureau, que cette histoire de cerfs-volants risquait de mal tourner, mais comme d’habitude, vous n’en avez fait qu’à votre tête ! La mort énigmatique de Walid, suivie de la disparition plus énigmatique encore de sa dépouille, avait ouvert une brèche dans le statu quo de la drôle de paix, et des manifestations violentes, des émeutes, des attentats se multipliaient dans toute la région. Impuissants, les journalistes et les agents de l’ONU assistaient sans broncher à l’engrenage infernal des représailles : après le lynchage de deux soldats et de trois colons, l’armée répondrait par le déploiement de drones vengeurs qui sèmeraient partout la terreur — œil pour œil et dent pour dent, se justifierait le gouvernement. Plus la polémique enflait, plus la région redevenait la proie de cette hystérie collective, saisonnière, exigeant le prix du sang trois fois par an, comme une sorte de cycle menstruel, plus je me sentais coupable : je me disais que ce gosse de quinze ans ne serait pas mort si nous n’avions pas ouvert la boîte de Pandore, je me disais que nos rendez-vous dans la cartothèque et nos leçons de géographie l’avaient incité à prendre les armes, que c’était à cause de nous s’il avait transformé ses cerfs-volants en machines de guerre.

Dans cette affaire, les autorités militaires — prouvant une fois de plus la confusion qui régnait dans leurs rangs — commettraient au moins trois erreurs. Primo : se contredire sans cesse. Secundo : avoir effacé les traces de l’impact. Tertio : ne pas avoir restitué le corps de la victime à sa famille. Au lendemain de l’accident, un communiqué officiel nous apprenait que l’état-major mettait tout en œuvre pour que la lumière soit faite sur cette bavure regrettable. Le jour suivant, un nouveau communiqué officiel contredisait le précédent en affirmant qu’une cellule terroriste était en cours de démantèlement et qu’une enquête était ouverte sur les tirs de roquette du 30 septembre ayant blessé trois soldats et coûté la vie à un adolescent jouant au cerf-volant dans la zone interdite… Les autorités militaires, on le sentait, ne savaient pas sur quel pied danser, comme si deux thèses incompatibles s’affrontaient : soit faire de Walid un innocent tué par des terroristes, autrement dit une victime sacrificielle de son propre camp ; soit faire de Walid la victime d’une bavure — le drone visait en réalité les susdits terroristes mais le pauvre gamin avait eu la mauvaise idée de jouer sur la trajectoire de l’engin.

Enfin, une troisième version serait finalement publiée dans la foulée : le porte-parole du ministère de la Défense et des Colonies affirmait cette fois-ci que Walid était un terroriste, qu’il n’actionnait pas des cerfs-volants mais des drôles de drones armés, de sa fabrication, capables de semer la mort ou du moins de répandre la terreur ; il avait été neutralisé alors qu’il manœuvrait au-dessus de la frontière une de ces machines volantes ; des mesures balistiques tendaient à prouver que cette machine hybride avait pris pour cible les trois soldats blessés. Dans le communiqué officiel, des photos très floues venaient appuyer cette troisième thèse. La légende de ces images mentionnait que Walid camouflait ses drones — bizarrement silencieux — sous les voiles d’un cerf-volant. En fait le drone était suspendu à un cerf-volant et c’est une sentinelle, remarquant la trajectoire atypique du jouet, qui aurait sonné l’alerte. Bref, dans la troisième version de ce roman-feuilleton, Walid n’était rien d’autre qu’un ennemi qui méritait la mort. Le terroriste, le meurtrier et la victime étaient en fin de compte la même personne : Walid Al-Isra. Quelle que fût la vérité, toute cette confusion ne prouvait qu’un immense embarras : dans tous les cas, le plus difficile à assumer, pour les autorités militaires, c’était l’assassinat ciblé d’un gosse de quinze ans — qu’il fût coupable ou non — sans autre forme de procès que cette épée de Damoclès, foudroyante, tombée du ciel.

Mais le plus étrange et le plus étonnant dans cette affaire était le fait suivant : comment se pouvait-il que dans un pays truffé de micros et de caméras de surveillance, survolé sans cesse par des drones d’observation, des ballons captifs, des hélicoptères, la scène de la mort de Walid n’eût pas été filmée ? À cela il n’y avait qu’une seule réponse possible : les forces de défense s’étaient ingéniées à effacer les traces, toutes les traces. Nul n’ayant réclamé le corps du défunt, les porte-parole de l’armée prétendaient qu’ils avaient pris la décision d’enterrer les restes de Walid Al-Isra dans le no man’s land ; situé entre le grand barrage proprement dit et une barrière de barbelés, dans une zone interdite guettée par des sentinelles, le lieu supposé de la sépulture était rendu inaccessible ; personne ne viendrait exhumer, au fond d’un fossé envahi de broussailles et de mauvaises herbes, cette dépouille carbonisée que ne signalait aucun indice dans le paysage. C’était, de la part des stratèges au pouvoir, un très mauvais calcul : en prenant en otage le cadavre d’un enfant, ils avaient engendré un martyr fantôme, condamné à errer sans fin d’île en île et susceptible de servir d’étendard, un jour ou l’autre, à la révolte de tout un peuple.

N’oubliez pas que vous représentez les Nations unies, camarade ! : Van Hees de Heen m’avait vivement recommandé de changer de look avant de me rendre sur les lieux de la reconstitution, quatre mois plus tard. Par conformisme, sans doute, je m’étais exécuté — adieu le catogan et la barbe de dix jours, adieu le pull marin, le gilet de chasseur et les Camper ; j’étais passé sous la lame d’un barbier arménien de la vieille ville et j’avais investi dans la panoplie complète des diplomates, si bien que je maudirais toute la journée ce satané flamand, en assistant, en vertu de mon rôle d’observateur, à une reconstitution des faits par les autorités militaires : il faisait un froid de canard, le vent du désert tourbillonnait dans l’air, asséchait les gorges, faisait trembler les pantalons à pinces et claquer les cravates comme des fouets tandis que le sable s’infiltrait dans les plis de mon costard à rayures et que mes orteils à l’étroit se figeaient dans mes pompes à bouts pointus.

Reconstitution est un bien grand mot, d’ailleurs, pour parler de ce simulacre. La zone étant complètement méconnaissable, l’endroit précis de l’impact rayé de la carte, tout se déroulerait à l’extrême sud de l’archipel, sur l’île artificielle Z7, où une ville nouvelle avait surgi du désert, au bord d’un oasis : New Chicago — ainsi baptisée en référence à la légendaire capitale américaine de la violence — était la maquette grandeur nature d’une ville arabe, avec mosquées, casbah, médina, ruelles étroites et labyrinthiques ; là-bas, dans ce Las Vegas oriental édifié pour les besoins des jeux militaires, les forces de défense exploraient les théâtres d’opération des guerres à venir, perfectionnant leurs tactiques, vérifiant leurs théories, testant leur technologie, fourbissant leurs armes denier cri.

À la place du site original rasé par les bulldozers, nous avions donc sous les yeux cette réplique hollywoodienne d’une ville arabe, mais comme pour dénoncer ce simulacre, la météo s’évertuerait à rendre la scène incroyable : le mercure oscillait autour de zéro, la région ne connaissait que tous les dix ans un froid pareil, et les faux minarets paraissaient encore plus faux dans le vent venu du pôle, sous un ciel de mirage.

Pour simuler le grand barrage, ils avaient érigé à la va-vite un mur de parpaings de neuf mètres de haut ; un mirador factice serait acheminé sur une remorque et planté au milieu du terrain vague tel le donjon d’un grand château de sable ; les caméras des principales chaînes télévisées du pays débarquaient dans des fourgons, les techniciens les installaient sur des rails, les reporters en anorak jouaient des coudes et brandissaient leurs perches et leurs micros pour obtenir la meilleure place dans cette foire d’empoigne ; en l’absence des soldats réellement blessés quatre mois plus tôt, trois acteurs ou trois cascadeurs surjouaient la scène, on les voyait esquisser de grands gestes paniqués, sortir du mirador avec leur talkie-walkie et leur béret sur la tête, regarder le cerf-volant qui s’élevait de l’autre côté du mur dans le ciel trop bleu ; ils se tordaient de douleur et roulaient dans la poussière tels des footballeurs en essuyant des tirs fictifs ; les gosses de banlieue qui jouaient le rôle de Walid et de ses deux camarades — sans doute alléchés par l’espoir de vivre leur quart d’heure de gloire télévisée — devaient avoir déjà dix-neuf ou vingt ans ; la scène se répétait plusieurs fois car les conditions atmosphériques idéales n’étaient jamais réunies, le vent trop fort ou trop faible ; à la fin de la journée, les nuages s’étant amassés au-dessus de nos têtes, quelques flocons de neige irréels viendraient brouiller la fête : un instant, dans ce désert recouvert d’une fine pellicule de neige, nous croirions avoir été réellement transportés à Chicago, au bord du lac Michigan.

Assis dans la tribune officielle entre deux hauts gradés qui me regardaient d’un air soupçonneux, prenant des notes dans mon carnet, grelottant dans mon costard-cravate, ne sentant plus mes pieds congelés, bras et jambes paralysés du fait de l’immobilité prolongée, je me demandais quel était le but de cette mascarade. En tout cas, pas de convaincre les quelques observateurs étrangers triés sur le volet et invités à assister à cette reconstitution grotesque que les choses s’étaient réellement passées ainsi. Tout était trop grossier dans ce scénario mal ficelé — en matière de cinéma, la grande muette, décidément, n’était pas très inspirée. Un sentiment de malaise grandissait dans les rangs des observateurs, et nous nous toisions avec de gros yeux ronds. La dernière fois que j’avais ressenti ce malaise, c’était devant une pièce de théâtre contemporaine qui se contentait de décalquer les procédés les plus éculés de la tragédie grecque pour exprimer les malheurs de l’homme postmoderne.

Des officiers nous ont distribué divers documents : des témoignages des soldats blessés ; des photos satellite indiquant les trajectoires des tirs reconstitués par des experts balistiques ; des plans de drones imputés à Walid et retrouvés dans un petit carnet noir lors d’une perquisition dans un couvent frontalier — le couvent Saint-Jude — où il aurait trouvé refuge pendant plusieurs mois, etc. La reconstitution s’adressait en fait aux téléspectateurs moyens, aux fidèles du journal de vingt heures, comme je le constaterais le soir devant mon poste, en revoyant — assortie d’effets spéciaux — la scène à laquelle j’avais assisté. Surtout, elle visait à réconcilier la deuxième thèse et la troisième : non seulement Walid était un terroriste, mais il aurait été victime de tirs amis, autrement dit le môme méritait de mourir, mais pas question d’imputer la responsabilité de sa disparition à la meilleure armée du monde.

Sous nos yeux, les trois gamins entraient en scène dans cet amphithéâtre improvisé avec des airs de comédiens, comme s’ils allaient déclamer des vers de Sophocle. Tous trois tenaient à la main des cerfs-volants. Taillés dans de la toile de camouflage, en forme d’avion de chasse, les trois cerfs-volants étaient de ceux que les forces de défense distribuaient aux enfants jouant dans la rue chaque fois qu’elles menaient une opération militaire sur les Îles du Levant ; moi, je savais que Walid n’aurait jamais joué avec un truc pareil. Son avatar tenait son jouet dans la main gauche et dans la droite un drôle de drone. À la fin de la reconstitution, je demanderais à examiner cette machine bizarre surnommée le revolver volant d’après les plans imputés à Walid : c’était un quadrirotor d’un modèle rudimentaire en forme de H, pourvu de patins d’atterrissage ; sur la carcasse bricolée à la va-vite et taillée dans des feuilles de carbone, on avait fixé, à l’aide d’entretoises d’aluminium, une caméra de poche et un pistolet semi-automatique ; reliée au système de commande, la gâchette pouvait être actionnée à distance tandis que les images filmées depuis le ciel étaient retransmises en direct sur l’écran du navigateur. Walid était un surdoué, certes, mais quand j’y repense, je me demande encore comment un gosse de quinze ans aurait bien pu se procurer tout ce matériel : voler une caméra, des feuilles de carbone et des hélices, pourquoi pas, mais se procurer une arme à feu, des moteurs et une station de commande, avec émetteur, récepteur et tout le tintouin, à moins d’avoir pillé une base militaire, c’était déjà plus compliqué…

Pendant que les deux autres gamins faisaient planer leur cerf-volant, le pseudo-Walid avait toutes les peines du monde à suspendre le drôle de drone à son fragile jouet et à manier les deux engins à la fois ; la machine hybride faisait des embardées violentes dans les airs, le drone et le cerf-volant se dissociaient, s’entrechoquaient, partaient dans des directions opposées, venaient s’abîmer au sol. Lorsque le pseudo-Walid parvenait enfin à les tenir ensemble, les deux engins s’élevaient dans le ciel glacial mais le drone faisait trop de bruit pour que la thèse du camouflage fût crédible ; tout à coup la machine crachait des balles en caoutchouc ; la plupart d’entre elles se perdaient en vol mais quelques-unes rebondissaient sur la paroi lisse et bombée du mirador ; comme les trois pseudo-soldats avaient eu la mauvaise idée de sortir de leur abri et comme, à tour de rôle, ils se plaçaient pile dans l’axe des projectiles inoffensifs, ils finissaient par en attirer un ou deux qui ricochaient contre leurs gilets pare-balles.

C’est alors que survient le clou du spectacle : un grand bruit de tonnerre nous fait sursauter ; tel un deus ex machina, une roquette fuse au-dessus de nos têtes, les trois gamins s’enfuient en poussant des cris de comédiens, le pseudo-Walid lâche les manettes de son drone et l’attache de son cerf-volant, détale à toutes jambes, se dirige vers le mur de parpaings, se bouche les oreilles et se jette à terre au moment même où la roquette chargée à blanc vient s’écraser contre le mur en soulevant des gerbes de sable et de poussière qui couvrent la disparition du gosse dans les coulisses. C’était le bouquet final ! Tandis qu’un bulldozer géant s’approchait dans un grand bruit de sirènes pour engloutir sous son poids de mastodonte blindé tout ce décor éphémère, les soldats composant la haie d’honneur applaudissaient. Les observateurs silencieux, pétrifiés, se regardaient éberlués : alors là, c’était le pompon, il ne manquait plus que ça, qu’ils nous demandent d’applaudir !

Le spectacle terminé, le porte-parole en chef du ministère de la Défense et des Colonies, un lieutenant-colonel glacial au sourire sardonique et à l’œil de verre, nous convierait dans son Q.G. à une ultime conférence de presse au cours de laquelle il résumerait, devant tous les micros et toutes les caméras du monde, les enseignements majeurs de la grande répétition générale. La version officielle était enfin établie. Walid Al-Isra, membre d’une cellule terroriste bien connue, les Border Angels, aurait été tué accidentellement par une roquette ennemie alors qu’il pilotait son revolver volant de l’autre côté de la frontière. L’affaire serait classée sans suite. À un journaliste français qui oserait demander une énième fois ce qu’était devenu le corps de la victime, le porte-parole, raide comme un if dans son uniforme emmédaillé, son béret kaki vissé sur la tête, se fendrait, dans un français parfait, d’un mot d’esprit :

– Monsieur…

– Leprestre. Jacques Leprestre. Correspondant de TV5 Monde.

– Monsieur Leprestre, avec un nom pareil, vous êtes catholique ?

– Je ne vois pas le rapport.

– Vous croyez dans l’immaculée conception ?

– Disons que…

– Eh bien, à partir d’aujourd’hui, vous croirez dans l’immaculée destruction !

Étouffant d’un geste de la main les rires de ses subalternes, le lieutenant-colonel Huber — son nom était cousu sur sa poitrine entre les barrettes militaires — en viendrait à détailler les nouvelles mesures de prévention. Désormais le moindre objet volant serait interdit dans la zone C. Sur le reste de l’archipel, l’usage de drones serait prohibé et l’ascension des cerfs-volants limitée à quinze mètres. Les aéronefs qui enfreindraient ces règles seraient systématiquement anéantis et leurs usagers pourchassés, arrêtés, inculpés pour détention de matériel illégal et violation de l’espace aérien. Quant aux lanceurs de pierres, ils subiraient une répression féroce, qu’il s’agisse de mineurs ou non. Et comme le grand barrage oriental ne suffisait plus à dissuader l’ennemi et à protéger les colons contre les incursions d’objets volants non identifiés, il était temps de parachever la voûte de verre qui défendrait enfin le Pays du Cerf contre toutes les nouvelles formes de terrorisme. Oui, il était temps de mettre tout le pays sous cloche.