CHAPITRE 11

Ce matin-là, Damian éprouvait une furieuse envie de se dépenser. Il était envahi d’un étrange besoin de se libérer de toutes les tensions emmagasinées au cours de son inactivité des derniers jours. Il avait retrouvé ses facultés respiratoires à une vitesse étonnante, et son cœur battait normalement lui aussi ; il semblait même redoubler de vigueur. C’était comme si on avait insufflé au jeune homme un puissant remède. Même le médecin qui suivait son cas était resté perplexe devant une guérison si rapide alors que son pronostic vital était engagé la veille.

Damian repoussa son drap au bout du lit, puis se leva et se dirigea vers un minuscule placard faisant office de penderie. Il tourna la poignée et examina son contenu. Il y découvrit son blouson, suspendu à un cintre. Tout le sang qui le maculait avait disparu. À l’évidence, il avait fait un petit détour par la case lavage. Sur la petite tablette de bois branlante, placée tout en haut en guise d’étagère, il trouva des vêtements propres. Jess les avait probablement amenés pendant qu’il dormait, sans doute la veille. Sa sœur n’oubliait jamais rien, et surtout pas la possibilité qu’il veuille quitter l’hôpital bien avant qu’on lui en donne la permission. Cette pensée le fit sourire, elle le connaissait mieux que personne.

Il enfila son pantalon à la hâte, par-dessus son boxer noir, et posa ensuite une main sur son abdomen, où trois cicatrices maintenues par des fils s’alignaient en diagonale, puis passa son tee-shirt. Une infirmière devait revenir d’ici une heure pour lui faire un pansement, mais il s’en moquait ; il n’allait certainement pas l’attendre pour un morceau de gaze et du sparadrap, d’autant que l’état de ses plaies ne nécessitait pas tant de soins à son idée. Il se dirigea vers un petit lavabo solidement fixé au mur, tourna le robinet d’eau froide et s’aspergea le visage à plusieurs reprises. Enfin, il jeta son blouson sur ses épaules et prit le chemin de la sortie avant de se raviser et de retourner vers son lit.

Il se pencha vers la table de chevet assortie aux cloisons laiteuses de la pièce, ouvrit le tiroir du meuble et en tira une boîte d’antidouleurs. Ce n’était pas parce qu’il comptait partir en douce qu’il s’était résolu à emmener la souffrance avec lui. Il enfourna trois cachets d’un coup dans sa bouche, attrapa le verre d’eau posé sur la tablette et le vida d’une traite. Il rangea ensuite le paquet de médicaments dans la poche arrière de son jean et retourna vers la sortie. Il passa la tête par l’entrebâillement de la porte, puis s’engagea dans le couloir désert.

Il pressa le pas, conscient que ce genre de lieux ne restait jamais dépeuplé bien longtemps. Au bout de l’escalier qu’il venait d’emprunter se trouvait une issue. Il s’empressa de la rejoindre, mais, une fois devant les portes battantes, il eut un moment d’hésitation, se demandant s’il avait pris le bon chemin. Il n’aurait pas été judicieux de tomber pile sur le docteur Vagan qui cherchait par tous les moyens à le garder en observation. Après une seconde de réflexion, Damian se dit qu’il n’avait rien à perdre. Après tout, qui pouvait le retenir de force ici ? Certainement pas un type en blouse blanche. Le temps de la soumission était révolu pour Damian. Il tira l’un des battants et se retrouva dans l’immense hall d’entrée. Au centre de celui-ci, une masse compacte de clients était agglutinée autour du bureau d’accueil et les hôtesses, submergées, ne remarquèrent pas Damian qui en profita pour quitter l’établissement.

Dès qu’il eut franchi le seuil de l’hôpital, il posa une main en visière devant son visage afin de protéger ses yeux de la puissante luminosité du soleil. Un sourire se dessina sur ses lèvres, il avala une grande goulée d’air. Ça le changeait tellement de cette atmosphère aseptisée dans laquelle il avait baigné, ces derniers jours !

Sans parvenir à s’en expliquer la raison, il se sentait différent. Il avait passé la nuit à faire d’étranges cauchemars dans lesquels se mêlaient les spectres de ses sœurs à ceux de personnages inconnus venus d’un autre monde. Quelque chose s’était immiscé en lui ; plus qu’une impression, c’était une certitude. Même les nombreuses épreuves qui avaient jalonné sa jeunesse lui paraissaient moins lourdes à porter. C’était un curieux sentiment de bien-être, associé à quelque chose de plus subtil qu’il n’arrivait pas à définir. Il y avait bien les cachets qu’il venait d’ingurgiter en triple dose, qui commençaient à faire leur effet, mais c’était plus que ça. Ça enflait en lui, faisait battre son cœur plus vite et plus fort. Il aimait cette sensation, entre vertige et puissance.

Il plongea sa main dans la poche de son blouson et esquissa une petite grimace. Jess avait songé à lui apporter des vêtements, mais avait visiblement fait l’impasse sur son téléphone portable. Loin d’être stupide, il se doutait qu’il ne s’agissait pas d’un oubli, bien au contraire. Elle espérait ainsi l’obliger à prendre le chemin de l’appartement familial afin de garder un œil sur lui. Le problème, c’était qu’il n’avait aucune envie d’y retourner, encore moins de se faire dorloter. Il adorait sa sœur, elle représentait la figure maternelle qui lui avait tant manqué depuis le départ de leur mère, mais elle pouvait parfois être tellement étouffante !

Il soupira, puis rejoignit la route principale sans se presser. La souffrance causée par ses blessures était moins intense, mais n’en demeurait pas moins présente. Le tiraillement des points de suture le rappelant à l’ordre à chacun de ses pas, il renonça donc à battre des records de vitesse et se mit à marcher aussi doucement que possible, le temps que les antidouleurs fassent leur effet.

Il consulta sa montre et constata qu’il était à peine huit heures du matin. Après tous ces jours passés entre quatre murs blancs, à être réveillé en permanence par les allées et venues des infirmières, les prises de sang, le bruit des appareils médicaux et les cauchemars, il en avait perdu la notion de tout. Il se rendit compte que c’était la première fois, depuis son réveil, qu’il portait de l’intérêt au temps qui s’écoulait, comme si, jusque-là, il n’avait plus d’importance. Pourtant, cela en avait et Damian hésita quant à l’endroit où se rendre à cette heure.

Machinalement, la première chose qui lui vint à l’esprit fut d’aller étancher sa soif. Contraint à ne boire que de l’eau durant son hospitalisation, il méritait, au minimum, une petite bière. Les bulles lui remettraient les idées en ordre, il en était convaincu. Mais au-delà de ce désir, il y en avait un autre, bien plus important. Depuis qu’il était sorti de son sommeil forcé, ses pensées étaient tournées vers Cassie. Il voulait sentir son odeur, faire glisser ses doigts sur sa peau de velours et entrer dans son intimité. Il avait envie d’elle, tout simplement. S’il se dépêchait, il pourrait la surprendre au saut du lit et profiter d’un peu de sérénité.

Lorsqu’il s’était effondré devant elle, le soir de son ultime combat, il avait bien cru que son dernier moment était arrivé. Cette seconde où il avait regardé la jeune fille se précipiter dans sa direction, il avait été persuadé qu’il la voyait pour la dernière fois avant que la mort ne l’emporte loin d’elle. Mais il s’en était sorti et il éprouvait le besoin de rattraper ce temps perdu, de savourer plus encore ces instants précieux passés en sa compagnie. Parce que, s’il avait eu de la chance cette fois-ci, il n’en serait pas toujours de même. La vie, l’amour, tout était si fragile dans ce monde, surtout quand on avait des entités maléfiques collées aux basques.

 

* * *

 

Allongée sur son lit, les yeux rivés sur le plafond de son studio, Cassie tira une bouffée de sa cigarette, puis se tourna sur le côté et écrasa son mégot dans le cendrier. Elle s’étira. Elle se sentait enfin libre de ses faits et gestes à présent qu’elle avait réintégré son appartement. La promiscuité avec Seven et Jess lui avait pesé. Depuis sa fuite de son monde, elle avait perdu l’habitude de vivre en communauté. À bien y réfléchir d’ailleurs, son besoin de s’isoler datait de beaucoup plus loin. Elle n’aimait pas la proximité des gens, sinon celles des hommes, mais à court terme, très court terme même.

Après toutes ces années à n’être qu’un soldat obéissant dans sa dimension, elle ne voulait plus qu’on lui donne des ordres. Dans ce monde-ci, il n’était pas question pour elle de se laisser dicter sa conduite ; c’était la raison pour laquelle elle préférait la solitude, même si cela la faisait souffrir en silence. Si Jess était véritablement une adorable maîtresse de maison, quoiqu’un peu trop maternelle au goût de Cassie, Seven se désintéressait de savoir ce qu’elle pensait ou ressentait. Il passait son temps à échafauder des plans pour trouver le responsable du rituel et s’en remettait toujours à sa sœur. Ensemble, ils parlaient de démons, d’incantations et de toutes sortes de choses dont Cassie ignorait tout.

Ses idées à elle étaient plus simples : bloquer Brian dans un coin et lui faire les yeux doux pour recueillir des informations. Sa méthode avait maintes fois fait ses preuves, et même si elle prenait souvent plaisir à faire usage de la force, elle ne voyait aucun intérêt à infliger ça à Brian. Mais Seven n’avait pas la même vision des choses.

Selon lui, Brian méritait juste qu’on lui colle un coup de poing en pleine figure ; il aurait lâché le morceau après avoir craché ses dents. Seven n’était plus l’homme posé qu’elle avait cru percevoir au tout début de leur rencontre. Il prenait très à cœur ce problème et agissait à contre-courant de la logique. Cassie avait remarqué combien l’état de Damian l’affectait. Au point même de rejeter toutes les autres possibilités qui permettraient de percer ce mystère. Jess avait passé la majeure partie de son temps à essayer de le raisonner, de lui proposer différentes alternatives, mais il s’obstinait. Cassie pensait, à tort ou à raison, que Seven désirait surtout que son frère soit fier de lui, qu’il admette que le petit dernier de la fratrie était enfin apte à résoudre une affaire seul. Peut-être que, finalement, le cadet cherchait à surpasser l’aîné.

Un sourire amer se dessina sur les lèvres de la jeune fille. Cela lui rappelait de vagues et sombres souvenirs qu’elle s’empressa aussitôt de mettre de côté. Elle se redressa. Assise face à la porte d’entrée, elle laissa son regard se perdre dans le vague. Les bretelles de sa nuisette glissèrent le long de ses épaules, mais elle n’y prêta pas attention. Son visage se troubla tandis que l’inquiétude envahissait ses pupilles.

Comme toutes les nuits qui avaient précédé l’accident de Damian, elle n’avait pas bien dormi. Mais depuis qu’elle l’avait ramené à la vie, c’était pire. Le sommeil ne venait plus que par intermittence, la laissant de longues heures recroquevillée sur elle-même à ressasser les souvenirs qu’elle avait arrachés à la mémoire de Damian. Ça la hantait. Dans le silence de la nuit, elle revivait des scènes de combat qu’elle parvenait difficilement à gérer. Damian était empli d’une rage qui rendait ses coups plus violents encore. Il avait mené tant de batailles sans personne pour le soutenir ! Il y avait tant de moments de solitude et tant de bouteilles d’alcool pour les accompagner que Cassie en avait des haut-le-cœur.

Elle fixa, sans le voir, l’écran noir de son téléviseur. Elle songea au père de son amant. À sa ceinture qui déchirait la peau délicate de Damian, alors enfant. Aux longues stries rouge vif imprimées dans la chair du petit garçon qui ne criait jamais et serrait les dents en attendant la fin de son calvaire. Elle n’en pouvait plus d’assister, impuissante, à ces scènes où le sang ruisselait dans le dos de Damian tandis que les larmes embuaient ses yeux.

Cassie n’attendit pas que les siennes se décident à dévaler ses joues, elle se leva et s’engouffra dans la salle de bains. Le soleil perçait par la minuscule fenêtre. Cassie observa son reflet dans le miroir. Elle passa ses doigts sur ses traits tirés, puis examina avec attention la paume de sa main droite. La coupure qu’elle s’était infligée avait cicatrisé mais lui occasionnait toujours une douleur lancinante. Mais ce n’était rien en regard de ce que son esprit avait capté. Elle tourna le robinet d’eau chaude et regarda le liquide couler dans le lavabo. Les yeux grands ouverts, elle dériva de nouveau vers le passé de Damian qui se mêlait au sien tandis qu’un voile de buée recouvrait lentement le miroir devant elle.

Un cliquetis dans la serrure la fit sursauter. L’expression de son visage se durcit, elle tourna la tête vers la pièce voisine. Le bruit venait de l’entrée, elle en était certaine. Tout doucement, elle se baissa et glissa une main derrière le pied du lavabo. Elle manqua d’éternuer en soulevant quelques poussières, mais parvint à se retenir. Elle tira son pistolet de sa cachette et se releva. Puis elle fit volte-face et jaillit brusquement dans la pièce voisine, son arme braquée droit sur la porte entrouverte.

Alors qu’il pénétrait dans l’appartement, Damian se figea, les doigts crispés sur la poignée. Sa surprise fut vite remplacée par l’amusement. Il adressa un sourire à la jeune fille tandis qu’elle le dévisageait, stupéfaite. Elle sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Elle donnait l’impression d’avoir vu un fantôme. Et ils restèrent là, séparés par une dizaine de mètres, à s’observer en silence. Enfin elle baissa son arme et, toujours sans un mot, avança vers lui.

Damian ne bougeait pas. Il la contemplait, un petit sourire au coin des lèvres, les joues creusées par ses fossettes. Alors qu’il la fixait, il la vit s’immobiliser à moins de deux mètres de lui. L’instant revêtait presque un aspect irréel parce qu’il n’aurait pas dû se trouver dans cet appartement. L’atmosphère s’était chargée d’une sorte d’énergie électrique ; mélange de sentiments confus émanant des deux côtés. Comme elle ne se décidait toujours pas à s’approcher plus, Damian tendit un bras dans sa direction pour l’aider à franchir les derniers mètres qui les séparaient.

— Viens, murmura-t-il.

Cassie s’avança timidement, saisit sa main puis se jeta à son cou.

— Pourquoi tu es là ? Tu devrais être encore en soins intensifs !

— J’avais envie de te voir, se contenta-t-il de répondre.

Elle n’était pas naïve au point de croire qu’on l’avait autorisé à quitter l’hôpital. Si tel avait été le cas, Jess lui en aurait fait part. Et puis, Damian étant ce qu’il était, cela paraissait tellement évident ! Elle aurait pu lui faire la morale, lui dire combien son geste était irréfléchi, mais à présent qu’il était là, à quoi cela aurait-il servi ? Serait-il retourné dans sa chambre à attendre que le médecin vienne lui faire des remontrances ?

En fait, ça n’avait plus d’importance. Après l’avoir vu à l’article de la mort, elle ne se lassait pas de son sourire. Ses fossettes lui faisaient toujours autant d’effet, le masque de dureté qu’elle avait revêtu ces derniers jours se rompit et elle s’autorisa à montrer sa joie de le revoir. Ses lèvres effleurèrent celles de son compagnon. Il fit glisser ses bras autour de la taille de Cassie et lui rendit son baiser. Leurs sages étreintes se muèrent soudain en caresses passionnées. Ce sentiment puissant qui les avait réunis dès leur première rencontre resurgissait, ravageant tout sur son passage. Alors que Cassie l’embrassait avec ferveur, Damian la débarrassa de son pistolet.

— Je vois que tu commences à prendre le pli, chuchota-t-il.

Elle le gratifia d’un sourire tandis qu’il déposait l’arme sur la table. Ces retrouvailles, qu’elle avait tant espérées, n’avaient jusqu’ici fait partie que de ses rêves. La peine qu’elle avait ressentie lorsqu’il l’avait silencieusement chassé de sa chambre à l’hôpital n’était plus, désormais, qu’un souvenir jeté sans vergogne dans le puits sans fond de son esprit. Il était là. Il la fixait de son regard profond et elle n’eut aucun mal à voir à quel point il la désirait. Débarrassée de son arme, prisonnière des bras rassurants de Damian, elle ne pensait plus qu’à ce moment d’intimité qu’ils s’apprêtaient à partager. Elle en avait envie, elle aussi. Leurs corps fébriles brûlaient de cette même fièvre dévorante. Lentement, il l’entraîna vers le lit encore tiède.

Dans un silence presque religieux, il ôta son blouson, puis son tee-shirt. Le regard de Cassie s’arrêta sur les trois griffures suturées qui zébraient l’abdomen de son amant. Elle constatait que les vertus de son propre sang avaient aidé à les rendre plus discrètes. Elle se demanda si Damian avait remarqué à quel point sa cicatrisation était beaucoup plus rapide que la normale. Ces blessures étaient un rappel douloureux de ce qui s’était déroulé quelques jours plus tôt. Cela la ramenait fatalement à sa culpabilité et elle sentit les larmes lui brûler les yeux. Elle n’avait jamais fait ce genre de dons, Damian était l’unique personne à qui elle avait voulu offrir une partie d’elle-même. Tandis que ses doigts glissaient le long de la plaie centrale, elle se mordilla la lèvre inférieure.

— Tu as encore mal ? demanda-t-elle dans un murmure.

Mais Damian n’avait aucune envie de parler. Il la voulait, simplement. Il passa une main dans les cheveux de la jeune fille, ramena une mèche rousse derrière son oreille et considéra silencieusement sa compagne. Le cœur de Cassie se mit à tambouriner contre ses tympans. Il se pencha un peu plus vers elle pour mieux profiter de l’arôme de sa peau. Ce qu’il ressentait n’avait pas d’équivalent ; il était comme possédé, éprouvait le besoin de la sentir tout contre lui, elle lui était vitale. Il crut qu’il allait perdre la raison sous l’explosion de ses sens. Sa main se posa sur la cuisse de Cassie et remonta lentement sous le tissu léger. Il ne la quittait pas du regard. La petite lueur rouge qu’elle décelait dans ses pupilles n’était pas pour lui déplaire, c’était excitant. Et l’adrénaline grimpait en flèche, les consumant littéralement de l’intérieur. Leurs cœurs battaient à l’unisson d’une force et d’une violence identiques.

Cassie pencha la tête sur le côté, se laissant aller à cette douce torpeur, frissonnant au fur et à mesure que les doigts de son amant progressaient vers le centre névralgique de son désir. Elle plongea son regard de braise dans le sien et y entrevit toutes ces images qui peuplaient ses cauchemars des derniers jours. Le sentiment de ne former qu’un se fit plus fort en eux. Tandis que Damian l’allongeait sur le lit, l’atmosphère se chargea de minuscules gouttes de vapeur. Il termina de se déshabiller, attrapa les bras de Cassie et les plaqua sur le matelas, puis, avec une certaine brusquerie qu’elle ne lui connaissait pas, il fit glisser ses lèvres humides le long du corps de Cassie, appréciant chacun de ses frissons. Prisonnière des mains de son amant, elle sentit une chaleur incontrôlable l’envahir et imploser en elle. Un long soupir de plaisir s’échappa de sa gorge brûlante, tandis que, sans la lâcher, Damian entrait en elle d’un coup de reins sec. Elle poussa un gémissement, mélange de jouissance et de douleur, avec la conviction que Damian n’était plus tout à fait le même.